Brin d’humeur #1 — L’automne

Récemment alors que je lisais mes newsletters préférées — je me suis créée une boîte mail spéciale juste pour elles : j’y lis celles d’illustratrices dont j’aime le travail, il y a Nina Cosford, Rebecca Green et Marloes De Vries notamment, puis il y a celles d’autrices dont j’aime tout particulièrement lire les mots : celle de Pauline surtout, que j’aime lire et écouter (son format audio est particulièrement réconfortant et sa voix est douce), celle de Slate x Titiou Lecoq qui remplit désormais ma boîte mail depuis un sacré bout de temps et celle de la revue La Déferlante également en plus de plein d’autres. Je suis encore en cours de garnissage de cette boîte mail après avoir fait un peu le ménage récemment pour ne garder que ce que je lis vraiment alors si vous avez des recommandations, n’hésitez pas : je suis à l’écoute. Bref récemment je disais, alors que je lisais mes newsletters préférées je me suis dit que je trouvais de format vraiment chouette et que ça me manquait d’écrire. Que parfois j’ai juste envie de publier quelques lignes quelque part, accompagnées d’une photographie prise récemment, mais que je préfère réserver le format de la newsletter à d’autres personnes que moi. Cela fait quelques mois que je réfléchis au fait d’avoir un Patreon : certains mois je suis hyper emballée et d’autres… je me dis que j’ai bien fait de ne pas en avoir, que je n’aurais pas le temps. Mais que faire alors si ce n’est alterner entre ces deux sentiments et avoir l’impression de ne finalement prendre aucune décision si ce n’est donner un petit coup de pied dans cette envie pour la reléguer sous un tapis que je n’ai pas ? Je serais curieuse d’avoir votre avis à ce sujet et au sujet de cette plateforme (Patreon).

En attendant, j’ai envie de publier de nouveau ici,  de temps à autre, des brins d’humeur et de les accompagner de mes morceaux actuels. J’aime bien lire ce genre de petits textes et j’aime à croire que si j’aime quelque chose, d’autres personnes auront les mêmes goûts. Et puisque cela ne coûte rien, ni à vous ni à moi, pourquoi m’en empêcherais-je ?

À la base les blogs, c’était des journaux intimes. Et dernièrement, j’ai trouvé que cet aspect là me manquait un peu. Je publie beaucoup sur Instagram mais Instagram, ce n’est pas à moi. Si la plateforme vient à s’en aller il ne restera plus rien. Tandis qu’ici… je paye pour cet espace, ce petit bout d’url, ce « la mouette » choisi il y a une petite décennie alors j’en fais vraiment tout à fait ce dont j’ai envie. Concours de circonstance, la plateforme est tombée en panne la semaine dernière et je n’avais absolument pas prévu d’écrire un peu en même temps que cet évènement d’internet.

Je reviens de deux semaines de vacances en France et ça m’a fait du bien. Je le sais : avant ça j’étais à cran, agacée par le moindre mail, désagréable… et ça ne me ressemble pas. Dans la vraie vie, je suis patiente, je râle parfois mais je ne m’agace pas pour absolument rien et je ne pleure certainement pas après avoir cassé un énième verre (j’en ai cassé trois ces derniers mois, c’est si rare qu’il faut le noter !). Ce retour a été prévu sur un coup de tête, ça ne me/nous ressemble pas trop, chez nous on aime prévoir et ce surtout lorsqu’il s’agit de prendre des billets d’avion qui représentent un certain budget qui n’est pas évident à allouer comme ça, sans avoir mis de côté et y avoir réfléchi au préalable. On est rentrés et j’ai apprécié la verdure de la Normandie, découvert un petit bout d’Alsace et à quel point ce morceau de région est beau, mangé des Späetlze à Fribourg en Allemagne et arpenté les rues de Montmartre… ça m’a semble avoir le goût d’un séjour parfait. J’étais reposée, j’ai fait ce que j’aimais le plus : me balader, ouvrir grand les yeux, regardé en l’air, tout ça mon appareil photo à la main et c’était bien. J’avais un peu mis de côté mon appareil photo depuis ces quelques derniers mois : par manque de temps et un peu d’envie aussi sûrement. Ce petit bout de séjour en France m’a fait le reprendre dans mon sac, le rallumer et m’a poussée à réouvrir un peu les yeux. Et puis on est finalement rentrés et c’est maintenant l’automne. Ça me parait déjà être une éternité lorsque l’on foulait le sable des plages normandes et que l’on goûtait à l’air français si loin d’ici. Je disais la semaine dernière à Flavien que j’avais peur que le fait d’être rentrée en France pour quelques jours me rende triste et me fasse regretter la vie là bas. Finalement je suis heureuse d’être rentrée et je sais que pour l’instant, c’est à Montréal que j’ai envie d’être et qu’on ne sait toujours vraiment pas de quoi sera fait le futur mais qu’il sera toujours composé de ce sentiment doux amer d’être dans un entre-deux perpétuel. Celui d’être entre le pays d’où l’on vient et le pays où l’on est.

L’automne me procure toujours un sentiment tout particulier, c’est la saison de mon anniversaire, celle qui m’offrait pourtant parfois de la neige tout début décembre, celle de mon enfance, de l’odeur des cheminées et de ce parfum si subtil du soir, de mon cartable défait le soir, de la nuit tombée et des lumières éclairées par delà les rideaux des chez-soi chauds. Elle me fait l’effet d’un cœur qui se sert mais vous savez, serré en bien, d’un réconfort, d’une gorge serrée et toute émue, enveloppée par un quotidien frissonnant des températures plus fraiches et des couleurs qui changent, de la brume au matin et des rayons du soleil froid qui percent timidement l’épaisse saison grise et douce s’abattant sur le monde. En attendant, j’ai mon appareil photo à la main et je compte bien en profiter, de cet automne.

Prenez bien soin de vous,

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