Ça y est, j’y suis. On y a tous pensé un jour, on se disait alors que quand on serait grand on ferait un métier fabuleux. Que quand on aurait notre bac, que quand on aurait 18 ans, les choses seraient si différentes qu’elles seraient forcément merveilleuses. 20 ans d’école plus tard, ça y est, j’y suis. La fin de l’école pointe le bout de son nez, je ne sais pas bien encore ce qu’il y a après, au delà des grilles de l’école, est-ce que l’on chantera encore une comptine, est-ce que l’on jettera nos cahiers au feu avec la maîtresse au milieu ? On ne nous a rien dit, je suis un peu perdue. Dans quelques mois ce sera fini. Je ne suis pas mécontente de les voir s’approcher ces grilles, 20 ans tout de même, c’est long.
Et pourtant… cela m’a paru si court, le temps où je faisais du sable doux dans le bac à sable de la maternelle dans ma robe à fleurs me manque parfois, celui où je roulais à toute allure sur mon petit tricycle rouge dans la cour de l’école et celui où je secouais vivement la main pour dire au revoir à mes parents lorsque je traversais le jardin du voisin pour aller à l’école. Le temps où l’on venait me demander un dessin à chaque récré, celui où l’on faisait des igloos dans la cour, celui où l’on demandait qui voulait bien jouer à l’élastique avec nous ou bien celui où l’on alignait nos billes en hélant les copains pour qu’ils viennent jouer et tenter de gagner la mise. Mince, ça y est, c’est bien fini. La cour des grands est là. Elle est vraiment là. Elle ressemble à cette petite barrière en bois que l’on nous interdisait de traverser en primaire, on ne savait pas bien pourquoi, ça ne nous semblait pourtant pas si dangereux de l’autre côté. D’ailleurs il y a quoi de l’autre côté ? On ne nous l’a pas dit ça, à l’école. Dans quelques mois, lorsque j’aurai mis le point final à mon mémoire je mettrai au placard mes cahiers pour de bon, mon cartable ne sera plus qu’un lointain souvenir et mes billes seront rangées au fond de mes poches, seul le bruit de leur souvenir tintera encore. Je n’enfilerai plus jamais mes petits chausons pour rentrer en classe et je n’accrocherai jamais plus non plus ma combinaison de ski au porte-manteau du couloir. Je n’attendrai plus mon tour pour observer des flocons de neige au microscope et ne jouerai plus à un, deux, trois, soleil à l’abri de la pluie sous le préau. Je n’aurai je crois plus le droit à la grande image tant attendue après les dix petites. Je crois qu’ils ne font pas ça dans le monde des grands. De l’école, je ne garde que les bons souvenirs, j’ai eu une enfance heureuse et même si elle me manque parfois, j’en suis tellement reconnaissante que cette douce mélancolie est agréable.
Ça y est, j’y suis, et j’ai hâte. J’ai tellement hâte de les avoir quitté pour de bon ces bancs d’école, ils me semblent bien trop familiers aujourd’hui et je ne sais plus trop bien ce que j’y fais. J’ai la sensation d’attendre la sonnerie d’une longue heure de classe qui n’en finit pas, d’être encore à l’école un samedi après-midi à l’école alors que tous mes copains jouent chez eux. De regarder les oiseaux par la fenêtre et me dire que quand même, ils ont bien de la chance de pouvoir voler là où ils veulent. J’ai des fourmis aux pieds, prête à sortir en courant de la salle pour aller jouer dans la cour. J’ai mille choses à faire et le temps de rien. J’ai hâte de me retrouver avec pour seuls crayons mon imagination, mon envie et l’espoir de construire un futur qui ressemblera à celui que j’imagine. Je sais qu’il ressemblera parfois à de longues journées pas très drôles, que tout ne se passera pas forcément comme je l’aurais voulu, que du côté de cette petite barrière de bois tout n’est pas si facile et que l’angoisse d’attendre une note sera remplacée par de longs moments de doute. Qu’il ne suffira pas de prétendre d’être malade, thermomètre sur le radiateur, pour pouvoir rentrer se glisser sous la couette sans culpabilité. Qu’il ne suffira pas non plus de vendre des bracelets au portail à des voisins trop gentils pour pouvoir manger le soir. Que tout ne sera pas aussi facile qu’une dictée, que plus personne ne nous fera de rond vert dans le coin de la feuille pour nous dire que ce que l’on a fait est bien. Les ronds verts, et les oranges et les rouges aussi n’appartiendront plus qu’à nous.
Ça y est, j’y suis, et finalement, réviser pour un contrôle de mathématiques n’était pas si terrible que ça, non ?
Voilà bientôt trois ans que j’ai quitté les bancs de l’école ( que le temps passe vite ma petite dame ! ).
Etrangement, petite je m’imaginais réaliser de longues études, au minima un bac+5 voir bac+7. La vie est drôlement faite car je me suis arrêtée à un bac+3 après ma licence pro :).
Je n’ai jamais vraiment adhéré au système scolaire, la pression, le classement, le besoin de résultats, les notes m’ont fait détester l’école et le corps professoral.
Après avoir fait quelques petits pas dans le monde du travail, j’y retournerai bien de temps en temps à l’école. Mais dans des cours qui m’intéressent, ou j’irais juste pour apprendre et pas pour avoir telle ou telle note et faire plaisir à mes parents.
Je te souhaite de belles choses dans ta vie-oui-oui-l’école-est-finie :D
La bisette !
Haha le temps passe en effet teeellement vite ! Je me disais toujours « j’aurai un master, parce que c’est super classe d’avoir un master », mais en fin de compte il ne va me servir à rien pour la suite (enfin, ça ne sert jamais à rien mais vu que je vais changer de voie… un peu quand même :D)
Je suis vraiment d’accord avec toi, ce système de notes et de qui sera le meilleur… c’est débile. Je crois que je suis arrivée au bout de cette foutue manie du « Et toi t’as eu quelle note ? », c’est plus stressant qu’autre chose et toujours se comparer à son voisin et ce depuis nos 6 ans… c’est lassant.
Un grand OUI aux formations post-études, là où on apprend vraiment quelque chose \o/ Merci Léa en tout cas ! ❤️
Comme je te comprends !
Je ne supporte plus « l’école » alors que j’adorais ça quand j’étais petite.
J’aimais apprendre… J’ai toujours aimé apprendre. Mais des choses qui m’intéressaient. Ensuite est venu le temps où on a commencé à nous « bourrer le crâne » (surtout de chiffres) et ou j’ai arrêté. On a essayé de me « forcer ». Mais je n’y arrivais pas, ça ne m’intéressait pas. Et je ne comprenais plus (moi et les maths, grande histoire d’amour, haha).
Et puis je le savais, et le sais toujours : on peut apprendre en dehors de l’école. Et c’est même parfois mieux !
Je préférais doublement, triplement, bosser une autre matière, à côté, ou me plonger dans des bouquins H24. Apprendre des langues et/ou m’améliorer (surtout l’Anglais, que je parle depuis toute petite, grâce à ma mère). Me trouver des penfriends au UK ou en Australie.
Et puis il y a eu du harcèlement, mais je m’en suis bien sortie, je ne me suis pas laissée faire. Ensuite le lycée, le bac. Maintenant la fac.
Et je ne sais plus quoi faire comme études. Mais je vais tenter un master… Comme ça. Au cas où.
Félicitations et bon courage pour la suite!
C’est vrai qu’en regardant en arrière tous ces partiels, le bac, le brevet pour lesquels on a parfois bien stressé, n’étaient pas si terribles, rien de traumatisant et heureusement!
Moi j’ai fini en juin 2015 et je dois dire que comme toi je ne savais pas trop comment serait la suite, je crois que l’on est pas trop préparé à ça, on ne sais pas forcement exactement ce que l’on veut faire ni dans quelle branche, malgré toutes ces années d’études.
Un grand nombre de facteurs rentrent en compte en fin d’études en plus du « qu’est-ce que je veux faire? », le nombres d’offres d’emploi, la situation et la localisation du conjoint, les éventuels déménagements…mais je dois dire, 1 an plus tard, que cette année post-études n’a pas été des plus sereine mais elle a été enrichissante, j’ai beaucoup appris sur moi même. Certes je n’ai toujours pas trouvé un beau CDI que tant convoitent mais je commence à cerner mieux ce que je veux faire.
Je crois qu’il faut savoir se laisser le temps, laisse toi le temps, de souffler, de te poser, après tout 20ans d’études c’est long!
à bientôt
Merci Manon ! Mine de rien à moins de faire des études de médecine qui vont directement te donner du travail, ça reste difficile de savoir quoi vraiment faire quand on termine. Et puis il y a le facteur « gagner sa vie/payer son loyer/ses factures » qui rentre en compte et qu’on ne peut pas juste laisser de côté. Je te souhaite en tout cas de trouver quoi faire et d’être la plus épanouie possible ! :)
Pfff…. c’était trop d’émotions dès le matin pour moi ça ! Le coup des billes. Ça me parle tellement. J’aimais beaucoup mes billes. Je pouvais regarder mes « pépites » pendant des heures… Et les boulards ! Les fameux boulards. Si lourds dans ma banane à billes (parce que oui j’avais une banane à billes !).
Les études ça parait tellement chiants/longs/barbants quand on y est, et puis quand on les quitte, on se demande parfois pourquoi on l’a fait. Et cette question est très actuelle pour moi ! Le vrai soucis, c’est qu’on n’est pas forcément préparé à la suite des événements ! Les relations pro, la recherche de boulot, les entretiens pour se vendre (souvent pour une bouchée de pain !), le stress, les heures sup, les clients, le patron……. En fait, c’était plus simple avant non ?
Moi aussi j’avais une banane à biiiiilles ! Elle était ROUGE. C’était le seul moment où les bananes avaient vraiment la classe d’ailleurs hahaha
C’est vraiment ce qu’il manque pendant les études : une vraie préparation à la suite, parce que leur pseudos cours pour savoir rédiger une lettre de motivation ou faire un CV, on finit par s’en taper un peu, il y a tellement d’autres choses à connaître ensuite !
Je trouve ton article magnifiquement bien écrit et très émouvant !
Tout comme toi, le 1er juillet j’aurai les résultats finaux de mes études et je m’envolerai vers la vie active, la vie professionnelle. Le temps des bancs de l’école est donc terminé, ça me fait un petit pincement au cœur !
Gros bisous :)
8 ans déjà que j’ai quitté les bancs de l’école, et je donnerais tout pour y retourner ! Merci pour le petit coup de nostalgie avec les billes, je revois ma collection de pépites, d’agates , d’oeil de chat et autres boulards…. Elle était si douce cette vie là, si insouciante.
Je te souhaite le meilleur du monde pour la suite :)
Et bien voilà, moi qui lit quasiment tous tes posts, c’est bien l’une des premières fois ou je éprends le temps de laisser un commentaire; mais je ne pouvais pas fermer la fenêtre dans rien dire ! L’article que tu as écris sonne très juste à mes oreilles et il est super bien écrit ! On se revoit à la cour d’école, gambader comme une folle ;) pour ce qui est de la suite, je te souhaite bon courage. Je suis personnellement passée par ce chemin il y a maintenant 3ans et tout ne s’est pas passé comme prévu. Je ne veux pas te décourager hein !!! Faire des choix étaient bien trop compliquée pour moi à l’époque et comme tu l’as si bien écrit d’autres facteurs sont à prendre en compte (loyer, …). Mais en septembre je reprends les bancs de la fac et je dois avouer que j’ai vraiment hâte !!! Bref, tout ça pour te souhaiter un gros M…. Et on croise toutes les doigts pour toi, mais perso je suis sûre que tu vas gérer ! Bisette
Moi, il me reste encore un peu de temps avant de quitter les bancs de l’école (presque 2ans) alors que je suis quand même en bac +5 :-/ Les longues études c’est un peu épuisant, mais je dois avouer que je suis un peu effrayée à l’idée de les quitter après tout ce temps haha
Waouw, simplement waouw, tu viens de mettre des mots sur ce que je pense également, cette peur mêlée à l’envie de croquer la vie, de dessiner peu à peu les contours de nos rêves qui deviendront notre vie.
Vie que nous avons eu le temps d’imaginer sur les bancs de l’école. mais finalement une fois les grilles dans le dos, elle nous parait floue.
Cette vie qui essuiera quelques échecs mais tellement enrichissants pour nous donner les armes nécessaires à affronter les prochains. Mais tout comme Léa, je me voyais déjà, pas en haut de l’affiche mais suivre de très longues études, puis finalement j’ai eu d’autres opportunités, mais je ne serais pas contre des petits flashbacks momentanés, pour revivre la scolarité:) et encore apprendre, je dis oui aussi aux formations post-études.
Je quitte bientôt les bancs de l’école moi aussi et je suis comme toi partagée entre nostalgie de ses souvenirs et excitation de voir ce que la vie me réserve !
Très bel article en tout cas et courage pour la suite :)
Bientôt 11 ans que, mon diplôme en poche, j’ai quitté les bancs de l’école, pensant bien en avoir fini… Et non, même si on réalise des stages on n’est pas préparé à la vie professionnelle, on découvre le contraste job rêvé/job obtenu, les contraintes du quotidien et des factures à payer qui se multiplient, les responsabilités croissantes… Mais l’enthousiasme de l’entrée dans la vie active efface tous les désagéments et fait voir la vie en rose: l’indépendance, ce graal tant attendu enfin à portée de main! Et parfois, bien des années plus tard, on décide de retourner à l’école…
Et félicitations Florence ! ♥
Tes articles sont toujours si bien écrits. Et je m’y retrouve un peu je dois dire. Ça fait un peu peur cet avenir qui arrive, plus ou moins vite. »Peur » n’est peut-être pas le mot ceci dit. C’est juste que j’aimerais qu’on nous y prépare. Mais ça serait trop beau. :)
PS: il se pourrait que je vienne d’embêter pour parler un peu des masters. Si tu veux bien entendu ! Ah, si j’avais su que j’allais m’inscrire, je serais venue avant. Mais je ne pensais pas m’inscrire en master un jour. Mais bon, je n’y crois pas tellement.
xx ♥
Merci beaucoup Clémentine ! <3 Avec plaisir pour les masters, n’hésite surtout pas !
En comparaison de la vie « après l’école », non, un contrôle de math inopiné, c’était pas si terrible que ça :-)
On s’en fait tout un drame alors qu’au final c’est presque la meilleure partie haha
C’est un très bel article Florence, très touchant! Pour ma part, j’ai tellement aimé l’école que je ne l’ai jamais quittée: je suis juste passée de l’autre côté du bureau! Bon courage pour la suite!
Ahh tu as la chance de savoir ce qu’il se dit dans la salle des profs ! :D Merci Julie :))
Beaucoup de nostalgie ce matin!
J’ai adoré ton article, la façon dont tu l’as rédigé c’est juste wouaouh! On s’y retrouve tellement.
Merci beaucoup Pauline !
Coucou,
Je me demandais comment tu a fais alors pour gérer ton blog où tu posté assez régulièrement en plus des cours?
Bisous
Abby
Coucou ! Je t’avoue que ça n’a pas été évident, parfois j’avais envie de tout laisser tomber haha :D Mais j’ai écrit le plus régulièrement possible dès que j’avais un moment de libre et j’utilisais surtout le week-end pour rattraper le retard que je pouvais avoir sur le blog ou pour d’autres boulots. C’est faisable avec de la ténacité et puis de la passion surtout ! :) Cette année a été particulièrement difficile avec l’alternance et le mémoire à gérer en plus, ça a au moins le point positif de m’avoir fait connaître mes limites ^^’
J’ai trouvé ton article vraiment très beau, c’est vraiment un art de réussir à mettre les mots en poésie, jolie histoire =)