Lettre #2 – Rester au chaud dans sa zone de confort

Tout d’abord mille mercis pour votre accueil et vos retours suite à l’envoi de ma précédente (et première) newsletter ! Je ne vais pas trop me répéter mais comme je l’évoquais dedans, ce bout de texte envoyé dans votre boîte à lettres virtuelle était quelque chose auquel je tenais beaucoup et qui est un vrai plaisir à rédiger en plus d’être un projet qui me fait du bien. Si en plus la finalité vous plait c’est alors tout ce que j’espérais et vous m’en voyez ravie ! J’ai eu un mois assez chargé en terme de travail et j’aimerais trouver la configuration idéale pour pouvoir parfois vous envoyer des entre-deux newsletters plus courtes et qui ne traiteraient pas d’un sujet en particulier mais plutôt de plein de choses différentes plus spontanées et quotidiennes. Février s’annonce bien remplie avec deux futures semaines passées en compagnie de mes deux meilleur·e·s ami·e·s venant se frotter au froid hivernal du Québec depuis la France alors je ne serai pas derrière mon clavier mais pour après peut-être ?

Cet article a été initialement publié sur ma Newsletter Substack.

A-t-on vraiment besoin de sortir de sa zone de confort ?

Dans ma précédente newsletter donc, je vous évoquais très vaguement cette idée de la zone de confort comme un prochain sujet pouvant abordé. Je me dis qu’un mois de février, (ça y est, on a passé la date limite pour envoyer nos vœux !) est un excellent moment choisi pour parler de cette thématique qui me tient tout autant à cœur qu’elle me fait lever les yeux vers le ciel (ou le plafond, selon l’endroit où je me trouve).

Ne vous attendez pas à des révélations incroyables, dans cet épisode j’ai envie de vous faire un micro-rappel pour vous pousser à non pas sortir de votre zone de confort mais plutôt vous rappelez que vous avez bien le droit d’y rester et que ça ne fait pas de vous quelqu’un de moins bien.

La zone de confort et le fait d’en sortir est une thématique que l’on retrouve très fréquemment au sein du sacro saint Développement Personnel. C’est un autre sujet que je garde dans mes cartons donc je ne vais pas trop m’étendre là dessus aujourd’hui mais cette thématique là, se pousser, se forcer, se bousculer (à compléter par vos synonymes préférés), je dois bien admettre qu’elle m’agace autant qu’elle m’intéresse.

Il existe une multitude de petits graphiques colorés postés ici et là sur Instagram, sur Pinterest et parfois même sur le réseau de l’enfer Linkedin, vous montrant où vous vous trouvez, où vous pourriez être et tout ce que vous ratez à refuser de sortir de cette fameuse zone de confort.

En 2019 j’ai traversé, comme je l’avais rapidement évoqué dans ma première newsletter (encore, décidément voyez ces newsletters comme des endroits truffés d’indice pour découvrir le dénouement d’une enquête qui se jouera dans les prochains épisodes) (ne sortez pas vos carnets ou vos loupes, il n’y a aucune enquête en cours ni easter eggs à repérer), une période particulièrement compliquée où j’ai dû remettre à mes dépens l’intégralité de ma vie en question. C’était compliqué et à ce moment là, ma zone de confort c’était mon chez-moi. En sortir c’était me confronter à quelque chose de trop douloureux et violent et au contraire de ce que l’on peut parfois entendre ou lire, me forcer à m’y frotter m’aurait causé plus de dégâts que de bénéfices. C’était si dur que j’avais très envie d’aller parfois travailler dans un café pour sortir un peu de chez moi mais que pour la seule fois où j’ai réussi à le faire il m’a fallu m’y conditionner pendant 3 jours avant de réussir à pousser la porte de mon café du coin de l’époque. La finalité était chouette mais l’avant était bien trop compliqué à gérer. Pour établir un parallèle sur une même situation, la semaine dernière je suis allée travailler dans un café sur un coup de tête sans même le prévoir où m’y conditionner : ma zone de confort s’est muée en quelque chose de différent depuis 2019. À la façon d’un chat qui découvre la neige en y trempant ses coussinets, plus que de sortir d’une zone de confort ce qui est primordial à mes yeux est de se laisser du temps, exactement comme ce que je disais dans ma précédente newsletter ! Y aurait-il un fil rouge ? Je ne vous apprends vraiment rien en écrivant ces mots mais je sais que bien souvent, ce sont les choses les plus évidentes… qui sont les moins évidentes à se rentrer dans la tête.

Cette zone de confort là était une zone de repli derrière une ligne de front (j’exagère, mais vous voyez l’idée) et je suis incroyablement pour le fait de nourrir et prendre soin de cet espace au sein duquel on peut se retrouver et se régénérer. Comme il y a des bons moments pour faire, il y a aussi des bons moments pour choisir ou non de sortir de cette zone.

Souvent, lorsque l’on traverse une période compliquée on peut se retrouver dans de tels états de détresse qu’avant d’admettre que la patience est la clef à tout (ou presque, il y aussi un suivi psychologique voire médicamenteux dans certains cas qui peuvent vraiment aider, ne plaisantez pas avec ça !), on aura tendance à vouloir tout essayer. C’est au sein de ce type de périodes qu’il est nécessaire de sonner l’alarme lorsque vous en venez à vous retrouver dans des situations qui seraient impactantes dans le mauvais sens pour vous.

Je ne veux pas jeter la pierre aux réseaux sociaux comme l’on pourrait souvent trop facilement le faire car mon avis à leur égard est plus mesuré que celui que peuvent avoir les boomers retranchés sur Facebook (#notallboomers) ou bien les personnes qui n’utilisent pas réellement les réseaux (et différents réseaux notamment !). Car si il y a effectivement du mauvais dans tout, il y a également du bon. Mais dans la colonne “Mauvais” du petit tableau Excel que l’on pourrait créer pour décider si oui ou non notre relation avec les réseaux sociaux vaut le coup ou si il faut définitivement couper les ponts, il y a la comparaison. La comparaison existe dans tout un tas d’aspects de nos vies : la comparaison physique, la comparaison économique et/ou sociale, la comparaison vestimentaire, la comparaison matérielle, la comparaison de vie et de quotidien… Même en sachant que tout le monde sélectionne ce qui est partagé parfois il faut le reconnaître : c’est dur. Voir des personnes prôner constamment le fait de faire mieux, faire plus et prôner le fait de sortir pour de bon de sa zone de confort est à double tranchant parce qu’insidieusement on finit parfois par y croire un peu.

Ça me fait penser à il y a un an ou deux quand j’ai vu qu’en pinçant fort ma peau j’avais de la cellulite sur mes cuisses (comme à peu près l’intégralité des gens, même en étant très mince comme je peux l’être c’est tout à fait normal d’en avoir) et que je me suis mise à paniquer avant de m’auto-mettre une claque mentale et de me dire “Oh Florence tu te calmes TOUT DE SUITE on s’en contre-fout de la cellulite”. Ça là, cette fameuse cellulite, jamais je me serais dit “oulala ça craint c’est moche” si je n’avais pas vu en boucle depuis des années des filles la pointer du doigt comme si c’était la pire chose du monde (alors qu’on est bien d’accord : on s’en fout). Bref je m’égare mais vous voyez l’idée : on a beau ne pas être en accord avec certaines choses, à force de les entendre ( et c’est encore plus le cas sur tout ce qui a trait à notre apparence et ce d’autant plus chez les femmes) ça nous impacte toujours un peu malgré nous et c’est en ça que je n’en démordrai jamais : toute personne ayant une forte visibilité en ligne a automatiquement une forte part de responsabilité sur ce qu’elle partage.

Je reprends. Ce qui fonctionne donc pour d’autres ne fonctionne pas forcément pour nous et ce fameux précepte suggère souvent de faire quelque chose de radicalement différent de votre quotidien, quasi pour exister en quelque sorte. La comparaison peut donc nous suggérer de sortir un peu trop de notre zone de confort en se projetant dans la vie de quelqu’un d’autre sans prendre en compte nos propres paramètres. C’est aussi partir du principe que tout le monde est sur le même pied d’égalité que ce soit d’un point de vue économique, social, de santé… Hors l’on sait bien que c’est faux, pas vrai ?

Ces dernières semaines par exemple, pour rattacher un peu cette newsletter à mon quotidien et vous parler de ce qui compose mes journées, je travaille sur mon tout premier album jeunesse illustré à

Je n’en suis pas l’autrice (dans le sens que je n’ai pas écrit l’histoire) mais je l’illustre et c’est la toute première fois que je fais ça et ce projet me fait définitivement sortir de ma zone de confort professionnelle ! Vous me direz “mais Florence justement, tu es illustratrice, ça ne change pas vraiment, si ?”et… si, ça change tout ! Je travaille régulièrement sur des livres effectivement, mais pour des illustrations qui n’accompagnent pas une histoire mais un texte sans qu’il y ait l’aspect d’un récit, voyez-vous la nuance ? Quand j’ai accepté le projet j’étais très hésitante. D’abord parce que le sujet abordé n’est pas évident (il parle de deuil via la perte d’un animal de compagnie) et qu’il est tombé à une période où j’allais vraiment mal (je ne vais toujours pas mieux mais il a au moins le mérite de me tenir occupée !) et simplement en terme de compétences, illustrer une histoire c’était quelque chose qui ne faisait pas partie de ce que j’avais déjà pu faire à ce moment là. J’ai cependant accepté parce que je trouve que c’est un chouette challenge et que je savais que une fois passé l’inconfort j’allais apprendre beaucoup en plus de faire quelque chose de complètement différent de ce sur quoi je travaille d’ordinaire !

Et j’avais raison : ce n’est pas encore terminé j’en suis à l’étape de la mise en couleurs (donc une étape pas mal avancée déjà dans le processus global) mais je me sens bien moins inconfortable qu’au tout début où je ne savais pas trop par où commencer. Je suis sortie de ma zone de confort mais dans une zone qui n’en était pas si éloignée, comme ce fameux chat qui toucherait du bout de ses coussinets la surface froide d’une neige tout juste tombée en ayant à proximité tout à côté la porte de chez lui pour rentrer si besoin.

Au quotidien, je fonctionne très fréquemment par blocs pour réussir à avancer petit à petit sans me sentir trop envahie par la vie : pour ce fameux livre par exemple c’est exactement ce que j’ai fait. C’est déjà la manière dont on procède souvent dans nos vies personnelles et encore plus en milieu professionnel (surtout lorsque plusieurs personnes sont impliquées puisqu’il y a une nécessité de rendre des comptes sur notre planning) mais pour ce projet qui me faisait un peu sortir de cette fameuse zone de confort je sentais qu’il fallait que j’aille un cran au dessus. Encore plus découper chacune des étapes pour y aller petit à petit et cocher mentalement chaque petite obstacle à franchir pour ne pas risquer de sauter trop loin en dehors de mon cerceau et d’avoir de la peine à le retrouver.

Sortir un pied de son cerceau

Quand j’évoque le fait de sortir de sa zone de confort pour moi c’est ça : ce n’est pas drastiquement sauter en dehors de ce fameux cerceau mais mettre quelques orteils (ou un pied complet) en dehors, juste pour voir et vous satisfaire de ce micro-sentiment d’accomplissement pour petit à petit, pourquoi pas étendre votre bulle. Pas besoin de faire vos valises pour partir à l’autre bout du monde, de changer l’intégralité de votre garde-robe ou bien de sauter à l’élastique (hormis si tout ça vous fait envie et vous apporte réellement ce dont vous avez besoin, je vous le rappelle : on en sort si l’on estime que les bénéfices sont réels même lorsqu’ils sont cachés derrière un peu d’appréhension).

À la manière de se laisser le temps, acceptez aussi que vous êtes vous et pas cette personne dont vous suivez une micro-partie du quotidien sur Instagram (ou ailleurs), ça ne fait pas de vous quelqu’un de moins bien si vous avez besoin de plus de temps pour oser de nouvelles choses ou que l’idée de vous bousculer ne vous fait pas franchement envie. Et puis parfois, votre zone de confort actuelle ne sera pas celle d’il y a 5 ans et ne sera pas non plus la même que celle de l’an prochain. Tout comme vous évoluez en tant que personne, elle évolue aussi et le tout est d’y aller petit à petit, à votre rythme à vous. On utilise beaucoup le terme bienveillance depuis quelques mois, tellement que sa symbolique s’est étirée pour se transformer en un énième concept devenu fade et terni par la sphère des obsédés du travail, mais ici c’est vraiment de ça dont vous avez besoin : personne d’autre que vous ne viendra vous taper sur les doigts si vous n’avez pas réussi et si je sais que l’on est les pires juges, je sais aussi que ça ne vaut pas le coup de se mettre dans une situation trop inconfortable si elle ne vaut vraiment pas le coup.

Le maître mot de cette fin de newsletter un peu brouillon : écoutez-vous et rappelez-vous d’y aller à votre rythme. Je sais que c’est super bateau comme conseil et que je n’avais peut-être pas à écrire autant pour parler de ce sujet mais votre cerceau n’est pas le même que la personne d’à côté et vous avez tout à fait le droit d’y rester (sous un plaid, avec un chocolat chaud et un bon livre) autant que nécessaire en attendant d’avoir envie de mettre un pied dehors, juste pour voir !


J’ai aussi écouté…

En ce moment, je regarde…

Bon je mens un peu puisque j’ai terminé de la regarder mais je vous avais dit précédemment que je voulais ENFIN voir Fleabag et c’est chose faite : j’ai évidemment adoré (difficile de ne pas adorer quand le tampon Phoebe Waller-Bridge est apposé sur n’importe quelle production et ce encore plus lorsqu’elle fait partie du casting) et j’ai adoré ce format court (et adoré Hot Priest évidemment… quand je pense au film qui sortira avec Andrew Scott ET Paul Mescal (et Claire Foy) je me dis que la vie n’est pas si mal finalement) qui correspondait à merveille à la thématique et à l’histoire. Est-ce que j’attendais d’avoir regardé Fleabag pour m’offrir cette sublime édition en hardcover de son script ? Oui évidemment.

Mon dernier livre lu…

Comme beaucoup je pense, la mythologie grecque m’a toujours fascinée ! Je dévore tout ce qui s’y apparente (ça commence à dater mais Bernard Werber avait écrit toute une série basée sur les mythes grecs et dans mes souvenirs j’avais vraiment bien aimé) et l’an dernier après avoir englouti Circe et The Song of Achilles écrits par Madeline Miller on m’avait mentionné l’existence de l’autrice Jennifer Saint qui se prête aussi à l’exercice d’interpréter des mythes. C’est donc l’un des livres qui m’a accompagné durant le mois de janvier : j’ai lu et adoré Ariadne (Ariane dans son écriture moderne) qui est une réécriture du mythe de la fille de Mythos qui alterne partiellement entre son point de vue et celui de sa sœur Phèdre. Une merveille que je vous recommande si vous aussi la mythologie grecque vous passionne ! Je compte bien également lire Elektra de la même autrice (j’attends qu’il sorte en soft cover pour rester dans le même format que celui que j’ai pour Ariadne !) ainsi que Atalanta qui sortira au printemps 2023.

Prenez bien soin de vous et… on se dit à la prochaine fois ?

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