Lettre #3 – Que faire lorsque l’incertitude prend trop ses aises

Incertitude : nom féminin.

  1. État de ce qui est incertain. L’incertitude du lendemain, de l’avenir.➙ précarité.
  2. État d’une personne incertaine, qui ne sait pas ce qu’elle doit faire.➙ doute, embarras, indécision, perplexité. Être dans l’incertitude.

Cet article a été initialement publié sur ma Newsletter Substack.

L’incertitude c’est une notion qui revient beaucoup à mon esprit ces derniers temps et que j’évoque parfois (souvent ? Je ne sais plus) durant mes sessions hebdomadaires avec mon psychologue. Je ne suis pas de ces personnes qui savent à l’avance ce qu’elles vont faire, qui ont des rêves ou des plans établis pour le futur, qu’ils soient précis ou non. L’incertitude c’est quelque chose qui est inhérent à notre quotidien : à moins de lire l’avenir, personne ne sait exactement de quoi sera fait demain. Il est possible de se projeter parfois sur quelques jours, quelques semaines, quelques mois si vous venez à prévoir un voyage ou un projet particulier (et encore, si comme beaucoup, moi y compris, en 2020 vous aviez prévu un voyage mettons, au mois de septembre, ce genre de plans peut tout à fait se retrouver aisément remis en question) ou d’avoir des envies un peu floues pour l’avenir mais rien n’est jamais certain finalement.

Alors quand à certains moments de nos vies ce manque de certitude vient se métamorphoser en une vraie incertitude profonde, la nuance est telle qu’elle en devient tumultueuse.

L’incertitude est un moteur : elle est celle qui nous conduit à avancer et à mener notre vie en la mêlant de curiosité pour voir de quoi demain sera fait. C’est elle qui nous fait par exemple essayer une nouvelle coupe de cheveux en se basant uniquement sur des photos d’inspirations trouvées sur Pinterest sans être sûre et certaine qu’elle nous ira ou bien celle qui nous fait faire nos cartons, prendre un avion et partir vivre dans un autre pays (et toute une foule d’autres possibilités entre ces deux écarts). Rien ne nous dit que cette nouvelle coupe nous ira (mais au moins, les cheveux repoussent) ou bien que ce nouveau pays sera une réussite, pourtant c’est la confiance en nous-mêmes et en nos choix qui nous font sauter le pas malgré l’incertitude. C’est la curiosité, l’excitation et cette once d’inconnu qui nous font essayer. Trop de certitude nous empêche de remettre en cause ce que l’on sait et devient une forme de fierté malsaine lorsqu’elle n’est pas contrebalancée, pensez à n’importe quel homme politique médiocre (j’en ai un en tête, si vous avez envie de faire un petit jeu en devinant qui c’est. Voici quelques indices : il a une petite tête bouffie qui me fait penser à Droopy, des petits sourcils qui le font ressembler à un pauvre petit chien triste et une tête d’enfant qui n’a pas eu le droit d’avoir du rab de frites à la cantine et qui a une grande section controverses et affaires judiciaires sur sa page Wikipédia. C’est, c’est, c’est ?), ce trop plein de certitude et d’estime d’eux-mêmes les font être incroyablement mauvais et leur font croire qu’ils avancent quand ils sont en réalité aussi statiques qu’une enclume dans l’océan.

L’incertitude et la certitude sont deux notions qui se nourrissent entre elles et qui nous font avancer par le biais d’un équilibre parfait. Cependant, cette incertitude là fonctionne lorsque tout va bien. Il est aisé de se dire “ça va aller » lorsque l’on se trouve dans un environnement stable et sain, il l’est bien moins lorsque ce n’est pas le cas.

On en revient à cette fameuse zone de confort dont je vous parlais dans ma précédente newsletter : il est bien plus facile d’en sortir lorsque l’on va bien et que l’on part d’un socle solide et agréable que lorsque l’on va mal, que ce soit à cause d’une dépression (je réserve une newsletter à ce sujet mais c’est un sujet compliqué à aborder et je veux le faire le mieux possible) ou d’un passage à vide temporaire.

Mais donc : quand l’incertitude se métamorphose et devient paralysante, qu’elle se mue en souffrance, comment faire pour parvenir à avancer lorsque le moteur même de nos vies se bloque ? Comment relancer et trouver comment huiler ce moteur qui ne tourne plus bien ? Peut-on tenir sur le long terme lorsque cette incertitude nous embrume un peu trop l’esprit ?

Quand l’incertitude se métamorphose et devient paralysante (…) comment faire pour parvenir à avancer lorsque le moteur même de nos vies se bloque ?

Les clefs principales proposées pour réussir à gérer l’incertitude suggèrent fréquemment l’adoption de la pleine conscience ou de savourer (ou bien de juste vivre à défaut de le savourer) l’instant présent. C’est un peu cliché, je dois bien admettre que si l’on me propose ces solutions là pendant un moment où je vais vraiment mal je vais vous regarder un peu de travers, soupirer intérieurement et acquiescer en pensant l’exact contraire à l’intérieur de moi. Pourtant, c’est vrai : l’incertitude sera toujours là et c’est lorsque l’on se focalise un peu trop sur le futur sans savoir de quoi il sera fait qu’il devient trop difficile à gérer. Je crois que c’est un sentiment global, la pandémie dont on n’est pas complètement sorti et la crise climatique qui s’exacerbe ont complètement remis en cause cette idée d’un futur connu, c’est dur à gérer et à juste titre !

On ne peut donc pas tout savoir, ça c’est certain et ne pas tout savoir, c’est chouette : est-ce que la vie ne serait pas terne si l’on connaissait tout sur le bout des doigts et qu’il n’y avait plus rien de nouveau à lire, plus rien à écouter, plus rien à regarder, plus rien à apprendre ? Pour gérer ces périodes d’incertitudes lorsqu’elles deviennent trop présentes, ce qui fonctionne se matérialise à la fois en prenant du recul pour observer une situation d’un peu plus haut tout en se recentrant sur ce qui est là, devant nous. Prendre chaque chose les unes après les autres est la quasi seule manière de travailler à son niveau pour se sentir moins submergée par l’inconnu. L’incertitude lorsqu’elle devient néfaste est comme je le disais plus haut souvent causée par un manque de confiance en soi ou un manque de confiance en une période que l’on traverse, qu’il soit passager ou non. Comment donc restaurer ou au moins rafistoler un tout petit peu cet état lorsque cela semble être parfois un cercle vicieux ? Le manque de confiance en soi (ou en l’avenir, l’autre, la société, complétez la liste…) nourrit l’incertitude, qui nourrit à son tour le manque de confiance en soi, qui nourrit l’incertitude, qui… bref, vous avez compris !

Dans ces cas là, de mon côté, ce qui fonctionne c’est me focaliser sur des petites choses à propos desquelles j’ai peu d’incertitude : des plats réconfortants, l’idée d’aller boire un verre entre amis pour passer un bon moment ensemble, ce vêtement que j’adore et que je compte porter le lendemain (on est sur des actes simples mais qui ne procurent aucun inconfort). Je suis très friande de la méthode du déni : masquer une situation inconfortable en m’agitant dans tous les sens pour penser à autre chose. Ça fonctionne à court terme mais sur la durée c’est impossible, agir de cette manière ne peut que mener à l’épuisement. Prendre de la hauteur, distinguer les émotions que l’on ressent et se demander comment l’on agirait si l’on ne se trouvait pas dans cette période d’incertitude sont des possibilités pour pallier à cet état. On prend souvent de meilleures décisions lorsque l’on se pose plutôt que lorsqu’on les prend dans l’urgence et ici c’est pareil. Tout comme l’on donne de meilleurs conseils à des personnes proches de nous, parfois prendre un peu de cette fameuse distance pour avoir un regard plus neuf sur notre propre situation aide à ne pas rajouter une strate de jugement sur nous-mêmes.

Et surtout, parmi tout ça, se répéter en boucle que l’incertitude lorsqu’elle devient handicapante finira toujours par s’estomper d’une manière ou d’une autre. Tout comme l’hiver finira par se muer lentement pour laisser place à la belle saison.

L’incertitude fera donc toujours partie de nos vies, car encore une fois c’est elle qui nous fait poser un pied au sol le matin au saut du lit, elle qui nous fait essayer de nouvelles choses qu’elles soient petites ou grandes ou elle encore qui vous fait vous couper les cheveux pour vous faire une frange même si vous savez que c’est une horreur à entretenir et qu’elle ne sera jamais parfaite. On ne saura donc jamais tout et on ne saura jamais exactement de quoi sera fait demain, mais parfois même lorsque l’on n’en est pas complètement convaincus, se dire que ça ira est un bon premier pas pour redonner une place un peu plus confortable à cet inconnu en attendant que l’équilibre se refasse. Alors, ça va aller ?

Pour poursuivre un peu :

En ce moment, je regarde…

 

Apple's new comedy “Shrinking” debuts trailer ahead of January 27 global premiere on Apple TV+ - Apple TV+ Press (CA)

Shrinking, disponible sur AppleTV+ ! Avec entre autre au casting Christa Miller (qui jouait l’ex femme du Dr Cox dans Scrubs !), Jason Segel, Harrison Ford et Jessica Williams (que j’avais découverte dans Love Life qui est une série que je trouve super, allez hop double recommandation en passant), cette série se base sur le personnage incarné par Jason Segel, Jimmy Laird, un thérapeute qui gère comme il peut son deuil suite à la perte de sa femme en optant pour une approche de thérapie pas très éthique en disant exactement ce qu’il pense à ses patients (si vous n’avez jamais mis les pieds dans le cabinet de psychologue : c’est exactement ce qu’il ne se passe pas, ou rarement). C’est vraiment super et j’attends avec impatience chaque vendredi que le nouvel épisode sorte !

Comme toutes les séries proposées par la plateforme de streaming d’Apple je ne suis toujours pas déçue et petite recommandation personnelle, si vous regrettez la période où toutes les séries Netflix sorties étaient excellentes et que vous avez envie d’annuler un abonnement et de le remplacer par un autre, peut-être que cette plateforme là pourrait vous plaire.

Mon dernier livre lu…

Je suis en train de terminer le deuxième volume de “Before the coffee gets cold” (Tant que le café est encore chaud en français), un recueil de petites histoires se déroulant à Tokyo dans un café appelé le Funiculi Funicula qui offre la possibilité de voyager dans le temps par le simple fait de boire un café assis sur un tabouret précis. Plusieurs règles cependant : il fait uniquement voyager dans le temps dans ce même café, il n’est pas possible de changer le présent et cela ne dure que le temps que le café reste chaud…

J’aime beaucoup ce format d’histoires plus courtes (ce ne sont pas vraiment des nouvelles !) et j’aime toujours beaucoup les thématiques liées au voyage dans le temps. Mon psychologue hier me demandait si j’aimerais voyager dans le temps et je lui ai répondu que non, pas tellement je pense. Mais vous, c’est quelque chose qui vous ferait envie ?


Comme d’habitude, merci beaucoup de m’avoir lue ! On se retrouve tout bientôt  ❤️

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