[C]’est pas facile, de s’assumer. Chaque jour, tout le temps, à chaque minute, chaque seconde on se retrouve confronté au monde extérieur et à son regard parfois si dur et cruel. Le monde nous apprend à correspondre à des standards, des normes auxquelles il paraitrait qu’il est bien de se contraindre, pour rentrer dans le moule. On nous montre des images retouchées de personnes qui n’existent pas dans la réalité et qui représentent quelque chose d’impossible car trop parfait. On nous demande de s’accepter tout en nous suggérant qu’il faudrait peut-être être un peu plus comme ça, un peu moins comme ceci. On joue aussi parfois ce rôle de donneur de leçons, tant habitués à les écouter, ces leçons.
On est confronté à des multitudes de périodes dans nos vies. D’abord l’adolescence, la période la plus dure de toute construction d’un individu, celle où l’on n’est pas une personne mais une image, une image qui se doit de correspondre aux standards de tout le monde qui eux-même diffèrent constamment. Alors on ne sait pas trop quoi faire, qui on doit être ou bien à qui on doit plaire. À nous ? Sûrement pas, l’image que l’on renvoie aux autres est bien trop importante pour se plaire à soi-même d’abord. Alors on traverse cette période, puis d’autres, sans forcément tout de suite comprendre que peut être que l’essentiel au final est de se plaire à soi-même. Qu’au fond, les autres, on s’en fiche non ? Que les autres, s’ils nous aiment assez nous aimeront comme on est et peut-être nous pousseront même à être ce que l’on veut être, à ne pas changer, à s’accepter et à s’aimer. Finalement peut-être que c’est grâce à l’amour des autres, le vrai, que l’on finit par s’aimer soi-même pour avancer ?
Récemment, j’ai réalisé que peut-être que ça y est, j’avais enfin atteint cette phase où je commençais à aimer celle que je suis, à m’accepter avec tous mes petits défauts, mes bras un peu trop longs, mes jambes un peu trop minces, mon nez un peu trop gros. Que tout ça je ne pourrai jamais le changer et au fond, est-ce que c’est grave ? Est-ce que cette coquille change celle que je suis ? Bien sûr que je ne plais sans doute pas à des personnes, j’ai pu peut-être en décevoir d’autres, je ne sais pas, mais je suis consciente à côté qu’il y a autour de moi des personnes qui me veulent du bien et qui n’accepteraient pas que je change pour leur plaire. Que je suis comme je suis, avec mes bavardages parfois un peu trop incessants, mes cœurs à chaque bout de phrase, mes inquiétudes un peu trop présentes, mon obsession pour mon chat et mes mugs qui prennent trop de place eux aussi.
Je crois que ça y est, j’ai atteint l’année de mes 23 ans et même si je suis encore très jeune, je pense m’aimer enfin un tout petit peu ou tout du moins assez pour avancer. Mais j’ai surtout consciente que le temps file à une vitesse folle et qu’il n’y a pas la place pour se poser mille et une questions à propos de qui l’on est mais qu’il faut se laisser du temps. Que chaque année a son lot de bonnes et de mauvaises choses et que plus le temps passe, plus je me rends compte de la façon dont j’évolue et des choses que je peux accomplir. Que l’on peut accomplir. Que les mauvaises choses ne sont parfois pas si mauvaises, qu’il faut prendre du recul et apprendre d’elles. Que parfois, oser dire qu’on ne sait pas, qu’on arrive pas, oser accepter une faiblesse nous fera au contraire grandir, car on en a tous, des faiblesses. Bien sûr j’ai encore peur, peur de l’avenir, de ne pas être à la hauteur, d’arriver trop tard ou de rater des choses, je fourmille d’angoisses et je me pose parfois trop de questions. Mais tant que je ferai tout mon possible pour avoir conscience de ce que je suis capable de faire plutôt que de ce dont je suis incapable, les choses devraient bien se passer. Je crois que l’on se met tous bien trop de pression. Qu’il en faut, ça c’est sûr, mais peut être pas autant, que le monde est déjà bien trop pesant pour s’angoisser soi-même et se mettre des barrières. Que les choses viendront d’elles-mêmes tant que l’on ose et que si l’on s’aime un peu, c’est déjà beaucoup. Peut-être que l’on arrivera trop tard à un moment, mais ce n’est pas si grave, que l’on aura aussi droit à notre lot de bonnes choses. Que parfois rater des occasions nous apprend à ne pas manquer les prochaines. Alors oui, j’ai parfois peur le soir, peur de ne pas y arriver et de ne pas être « assez » mais j’ose espérer qu’en avoir conscience m’aidera à aller de l’avant. Parce qu’au fond on a tous quelque chose de chouette au fond de nous qui mérite que l’on se bouge un peu et que l’on accepte de s’aimer un peu plus.
Et vous, vous y arrivez ?
Très beau texte, vraiment. J’adore lire ce genre d’article le matin, ça me remplit de choses positives pour la journée !
C’est quelque chose de très difficile de s’accepter, c’est un long travail sur soi-même. Il faut apprendre à accepter ses défauts, son caractère, son physique… Tout cela prend du temps. Moi même je sais que je ne m’accepte pas encore totalement, mais j’y travaille avec volonté. Et je sais que j’y arriverai.
En tout cas, il y a beaucoup de sérénité dans ton article ! Je suis très contente que tu te sentes bien avec toi-même.
Je te souhaite une bonne journée :)
Je suis d’accord mais des fois quand t’es au fond du trou, et quand ça fait longtemps que tu y es, tu te dis que tout ça c’est vrai, mais pour les autres pas pour toi. Et que tu y arriveras jamais. Que tout le monde fait mieux que toi.
Mais je suis contente que tu y sois arrivée, et que tu commences à t’accepter ^^
J’ai 23 ans, tout comme toi, et comme toi j’ai l’impression d’avoir franchi cette barrière invisible.
Maintenant je m’en fiche un peu de ne pas être tirée à quatre épingles quand je n’en ai pas envie, je m’écoute avant d’écouter les autres, ou du moins le « qu’en penseront-ils ? ».
Enfin quelques fois mes vieux réflexes de fille timide et mal dans sa peau reprennent le dessus, mais je prend beaucoup plus de distance avec tout ça. Tant que je plais à ceux que j’aime et qui comptent vraiment pour moi, l’avis des autres, je m’en contrefiche, et ça fait du bien :).
Comme tu l’as dit, je pense que la société de l’image dans laquelle on a grandi et qui vénère une certaine perfection y est pour quelque chose. D’ailleurs quand je vois des gamines de 13 ans coiffées, maquillées et sapées comme je le ferai pour aller à une soirée, pour simplement se rendre au collège, ça me fait un peu mal pour elles… Notre génération était un peu moins marquée de ce côté là il me semble…
Bref, joli poste :).
Moi aussi j’ai eu du mal lorsque j’étais plus jeune…
Ce qui est comique c’est que j’ai le même age que toi et que j’en suis aussi à ce stade, où je me sens mieux qu’avant en tout cas.
Des fois je doute de moi encore. Mais beaucoup moins qu’avant. Je me sens bien mieux à 23 ans qu’à 16. Et puis de toute façon quand je doute, il suffit que je vois le sourire de mes amis et la manière dont mon amoureux me regarde pour tout de suite me sentir mieux :)
C’est comme tout : il y a les jours avec et les jours sans. La confiance en soi est très faible, en un battement d’ailes, tout peut chavirer de mon côté. Je vais me lever avec l’âme du lionne, sûre de moi. Ce sont les jours où je m’aime. Et puis, un petit incident peut faire basculer la balance de l’autre côté. Et je deviens celle qui est agressive, en colère contre elle-même. Je n’aime pas cette partie de moi, car elle est très éloignée de l’acceptation…C’est un travail/combat quotidien pour se sentir bien :)
C’est un long processus l’acceptation de soi et qui n’est pas acquis.
Je suis en semi-bonne voie, j’ai accepté ce qui n’est pas modifiable (on se comprend): mes grands pieds, mes petits seins, ma folie, ma susceptibilité … et j’ai crée une Eva (moi!!! enfin moi!!!!) avec ses défauts et ses qualités (aussi bien physiques que mentales) , et je l’aime plutôt bien^^
Et si elle plait pas aux autres, c’est pas grave, on peut pas plaire à tout le monde (surtout qu’on essaye le plus souvent de plaire aux mauvaises personnes…). Je me sens (presque) bien mieux qu’avant. Je suis moi et ça fait du bien de le penser, de le savoir.
Mais je n’ai pas dit « semi » pour rien. Grâce à ce foutu concours, j’ai grossi, pas beaucoup, je le sais, mais j’ai mal grossi dans le sens où je ne supporte pas le contact de mes cuisses entre elles (elles se touchaient avant sans que ça pose problème…), ni la mollesse de mon ventre (qui a toujours existé…). Et là je me retrouve avec ce problème d’acceptation de soi (de mon corps) vis à vis de moi (les autres on s’en fout^^). Il va falloir prendre une décision que je reporte sans cesse (la fin du concours me semble être un délai raisonnable)
Au vu de la longueur de ce commentaire, je pourrais en faire un article^^ Je suis désolée
Merci pour ce bel article qui m’a fait réfléchir, mettre des mots sur ce que je pense.
Bonne journée (le Soleil semble être de la partie)
Coucou :)
Je lis très souvent ce que tu publie et il faut dire que j’aime beaucoup ce que tu fais !
Pour le coup, je me retrouve vraiment dans ce que tu dis. Enfin peut-être un peu moins dans la partie « ça y est »… Mais c’est le genre de choses qui sont bonnes à lire. Bien que je le sache déjà, ce n’est pas toujours évident de lâcher prise et pourtant ça serait tellement bénéfique, on arrêterait enfin de se mettre des bâtons dans les roues tout seul..
Merci pour cet article :)
Bisous !
Un très joli article très inspirant comme tu sais les écrire <3
Je crois qu'on passe tous par là à un moment : on lâche un peu de leste par rapport à sa propre image, quitte à ne pas rentrer dans toutes les cases , mais au moins pour s'aimer soi. Je commence à prendre cette route et en laissant mes a prioris de côté, je vois le champ des possibles s'ouvrir un peu plus :)
(Et puis ton blog est vraiment très joli dans son nouvel habillage ! <3)
Waouh! Je trouve cet article vraiment, vraiment bien écrit! Je pense qu’il va me faire réfléchir!
Bonne continuation et Merci!
Nonie♥
Et oui, s’accepter, c’est compliqué ! En tout cas, ton article est très juste (comme toujours) mais il parle surtout à beaucoup d’entre nous.. :)
Un très bel article. C’est compliqué de s’accepter, ça demande beaucoup de temps, avec souvent quelques « rechutes » et des baisses de confiance en soi. C’est très dur de se décrocher du regard des autres, en particulier à l’adolescence (période cruelle!). Mais avec un peu de patience, beaucoup de volonté, on y arrive. Les études supérieures sont souvent un bol d’air qui permettent de s’accepter. Blogger permet aussi d’y voir un peu clair, de reprendre confiance en soi.
En tout cas, courage ! (et puis 23 ans, c’est encore jeune :) )