Soupe à l’oignon et mémoires lointaines

Il y a ces moments qui nous rappellent des souvenirs, des moments associés à des odeurs qui sont elles-même associées à des images. Des images parfois un peu brumeuse, parfois un peu lointaines mais qui lorsque l’on y pense nous ramènent l’exact sentiment que l’on avait pu éprouver à cet instant précis. À ce moment là, ce jour là ou bien cet âge là et qui bien souvent est encore plus fort lorsqu’il appartient à notre enfance. Lorsque l’on regardait alors encore nos parents faire sans trop pouvoir toucher aux couteaux parce qu’un mouvement trop maladroit risquerait de nous blesser ou que du haut de notre toute petite taille, notre nez atteignait à peine le plan de travail où les ingrédients de la recette pleine de ces odeurs prenaient alors forme pour créer ce qui allait être plus tard un doux souvenir.

Pour moi parmi ces moments il y a les spaghetti bolognaises : j’allais déposer mon doudou tout près dans la cuisine pour que le soir je puisse de nouveau sentir la douce odeur du plat qui se prépare, ce doudou ne me quitte pas depuis et même si aujourd’hui il ne sent plus la bolognaise mais plutôt la lessive, et heureusement, j’aime me remémorer ce doux souvenir en le voyant. Il y a également la bûche de Noël maison et son odeur chocolatée qui emplissait toute la maison lorsque le chocolat noir se transformait en épaisse texture onctueuse et brillante. Puis lorsque j’avais le droit de venir plonger mes petites mains dans la casserole froide pour goûter le chocolat qui était passé au travers des mailles de la spatule : sans conteste le meilleur moment de la préparation. Et puis il y a la soupe à l’oignon, l’une des soupes que j’aimais alors le plus étant pourtant encore enfant : son odeur terriblement réconfortante qui embaumait la cuisine, les bouts de pain croustillants que je volais avant que l’heure du repas ne soit là et ma petite poignée d’enfant s’emparant du fromage râpé que je laissais tomber dans mon bol avant de le regarder fondre et se transformer en des filaments et des noeuds de fromage fondu. Et puis le bouillon d’oignon, ce bouillon délicieusement sucré et chaud lorsque dehors les montagnes étaient enveloppées d’un épais brouillard et où le jardin n’était de son côté plus recouvert que par une épaisse couverture blanche et silencieuse.

Quels sont ces moments là pour vous ? Vous me racontez votre recette-souvenir ?

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Pour cette délicieuse recette terriblement réconfortante de soupe à l’oignon, idéale à faire pour un début de semaine par exemple, il vous faudra pour 2 bols :

– 5-6 oignons de taille moyenne
– 1L d’eau
– un bouillon aux légumes
– quelques champignons de Paris
– sel, poivre, noix demuscade

Émincez tous vos oignons avant de les faire revenir une petite dizaine de minutes dans un peu d’huile d’olive : il ne faut pas qu’ils cuisent et qu’ils soient dorés, juste qu’ils soient attendris. Ajoutez de l’eau pour les recouvrir et laissez mijoter. Ajoutez votre bouillon, vos épices ainsi que vos champignons très finement émincés. Laissez mijoter de nouveau et ajoutez de l’eau dès que vous jugez qu’il n’y en a plus assez : le but est d’avoir assez de bouillon pour que ce soit une soupe à la fin.

Une fois les bols remplis, je vous conseille vivement d’y ajouter des croutons faits-maison ou non, c’est délicieux et ça rend la soupe un peu plus consistante. Du parmesan râpé par dessus et là, vous aurez atteint l’apogée de la soupe aux oignons, vous m’en direz des nouvelles mais de mon côté, elle a été accueillie avec succès :)

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8 commentaires sur “Soupe à l’oignon et mémoires lointaines

  • Repondre Carnet de Lucie

    Ce que tu racontes me rappelle tellement aussi le moment où je mangeais de la soupe à l’oignon ! Enfin que le bouillon car je n’aime pas les morceaux d’oignons ^^ Rien que de penser à l’odeur… ça me réchauffe ! Les photos sont très belles et j’aime beaucoup comment tu as écris ton article !

    Bisous

    • Repondre La Mouette

      Je n’arrive plus à me souvenir si je mangeais ou non les morceaux d’oignon petite, mais maintenant je mange tout, c’est vraiment une soupe parfaite pour quand il fait froid !
      Merci en tout cas :)

  • Repondre Mewena

    C’es pour ce genre de plats que la France me manque T___T

  • Repondre French Pbody

    C’est si joliment raconté, j’adore!
    Chez moi, c’est l’odeur dans la maison les jours où ma maman préparait un couscous. C’était le signe que nous avions un événement à célébrer avec plein de monde.
    Et aussi l’odeur de la compote de pommes à la cannelle du dimanche après-midi d’automne, que je mangeais sagement avec des petits beurres en regardant une cassette, pendant que ma maman me faisait mes petites nattes pour la semaine :’)
    Bisous à toi!

    • Repondre La Mouette

      Ohhhh la compote à la cannelle, j’adore vraiment cette odeur (j’ai 5 pommes qui m’attendent à la maison, il ne faut pas que j’oublie de les transformer en compote ce week-end !) J’adore ces souvenirs là, les odeurs ont tellement à raconter, merci de m’avoir raconté tes souvenirs à toi :)
      Des bisous !

  • Repondre Amy | Foodetcaetera

    J’ai beaucoup aimé ton article… mais il m’a rendue un peu nostalgique, aussi. Je suis très sensible aux odeurs, et il arrive (très) souvent qu’au hasard d’une rue, je « sente » un souvenir, qui va me revenir instantanément. Et puis, à l’inverse, en lisant ton article, j’ai repensé à la soupe de poulet à la grecque que me faisait mon grand-père et à l’odeur de gâteau au fromage de ma grand-mère, et les odeurs me sont revenues aussi vite que les souvenirs!

    Amy

    • Repondre La Mouette

      Ça m’arrive très souvent aussi et oui parfois c’est des sensations de nostalgie qui sont agréables mais qui rendent un tout petit peu mélancolique. Je suis tout de même contente de t’avoir fait repenser à ces odeurs-souvenirs :)

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