Travailler pour accéder au bonheur ?

Et si c’était une belle connerie ? Et si le travail n’avait pas à être l’un des facteurs clef de notre bonheur personnel ? Et si le travail ne devait surtout pas être un pré-requis pour avoir une place au sein de la société ? L’atmosphère électorale aidant, impossible d’y couper : le travail est l’une des questions clefs de ce que seront ces 5 prochaines années, et plus encore.

Le travail semble aujourd’hui conduire tous nos actes : il conduit notre quotidien, nos choix, notre personnalité, il suggère qui l’on est, ce que l’on aime, notre orientation politique d’une certaine façon également. Sans travail, on semble en réalité n’être personne. Ce n’est pas une surprise : travailler est aujourd’hui essentiel aux yeux de tout le monde. Cela parait encore insensé de nos jours d’annoncer que l’on arrête de travailler… sans aucun plan derrière. Ni projet de création d’entreprise, ni de reprise de travail, aucun plan, rien du tout. Il y a d’abord la barrière économique : comment vivre sans travail ? À moins d’avoir hérité d’une fortune, d’être le fils ou la fille de ou bien encore, par chance, d’avoir gagné une somme astronomique au dernier Loto du vendredi 13, il est aujourd’hui impossible de vivre sans avoir une source de revenus suffisante nous permettant de subvenir à nos besoins.

Mais si il n’y avait que la barrière économique, ce serait déjà assez. Car au delà de cette barrière économique, il y a la barrière sociale. Celle-ci, c’est bien la pire à mon goût. C’est la barrière du jugement. Il suffit d’échanger quelques paroles, quelques tweets pour facilement s’en rendre compte : sans travail, on ne semble pas être grand chose aux yeux des autres.

Car la société actuelle n’est pas faite pour cela. Pas faite pour encourager les gens à ne pas utiliser leur temps libre pour ne faire que travailler, car sans travail, pas de salaire, et elle ne semble pas vouloir évoluer dans ce sens. Et irrémédiablement, pas faite pour que cela ne pose de problème à personne si quelqu’un ne travaille pas par choix. Pas encore en tout cas. Je suis certaine que cela finira par changer, j’ai en tout cas la naïveté d’y croire. Peu importe le temps que cela prendra, c’est à nous aujourd’hui de commencer modeler à notre façon la société au sein de laquelle nous avons envie d’évoluer. Mais pour l’instant, il existe toujours cette échelle de valeur fictive sur laquelle les métiers sont classés par ordre d’importance. Automatiquement, ces métiers nous classent nous-même et nous donnent notre niveau de valeur les uns par rapport aux autres, comme si le fait d’avoir un métier considéré comme important nous rendait plus intelligent… à écrire ça, je trouve que c’est incroyablement stupide, pourtant c’est la situation actuelle.

Le bonheur est-il dépendant du travail ?

Mais aujourd’hui, je trouve ça sidérant. Sidérant que l’on soit tous à ce point conditionné, pour que l’on soit convaincu du plus profond de nous-même que le travail définit entièrement qui l’on est.  Que sans travail, nous ne valons pas grand chose. Que l’on est meilleur que d’autres si l’on travaille, même si notre métier ne nous procure aucune satisfaction. Qu’il vaut mille fois mieux travailler et être malheureux… que ne rien faire mais s’épanouir. Combien de fois suis-je tombée sur des commentaires énonçant qu’il était normal de travailler, que nous le devons à la société, pour la remercier en quelque sorte, pour lui montrer qu’on mérite d’y avoir notre place. N’est-ce pas tout bonnement insensé ? Au delà du fait que travailler soit une manière d’apporter de la richesse à notre société et qu’irrémédiablement cet acte nous permette de l’aider, de la faire évoluer, — en tout cas actuellement puisque c’est ainsi que notre vie en société est construiteest-ce que le travail n’est pas juste un boulet que l’on se traîne parce que quelqu’un nous l’a attaché, sans notre accord ?

Attention, ici je parle uniquement du travail en tant que tel, sans prendre en compte le fait que l’on n’a à ce jour pas vraiment le choix et qu’énormément de personnes n’ont et n’auront peut-être jamais d’autre choix que de rester au sein de leur emploi par nécessité. Pas tout le monde n’a la chance de faire le métier qu’il lui plaît et c’est quelque chose dont on doit tous et toutes être bien conscient·e·s. Tout autant que d’être conscient·e·s que d’autres personnes choisissent de ne pas avoir d’activité professionnelle pour plein de raisons : découragées de n’essuyer que des refus lors d’offres d’emploi, niveau de vie égal en travaillant ou non, constamment sur-qualifié ou au contraire sous-qualifié, trop vieux, trop jeune, malade ou en situation de handicap ne leur permettant pas de retrouver une activité professionnelle ou même, tout simplement, être une femme trentenaire qui selon les employeurs tombera forcément enceinte dès son contrat signé… C’est notamment pour toutes ces personnes que travailler ne devrait plus être une obligation mais une option, un bonus qui nous permette seulement d’avoir un meilleur niveau de vie. Que le fait de travailler soit choisi et non subi.

Au delà de cela, je trouve terriblement malheureux que l’on soit souvent presque résigné — et que notre environnement social ait réussi à nous l’ancrer dans la tête — que cela relève presque d’une certaine normalité de ne pas forcément faire un travail qui nous plaise. Que c’est la vie, que c’est comme ça. Que ce fameux « on ne fait pas toujours ce que l’on veut dans la vie » est ancré si profondément dans nos têtes que l’on finit par s’y résoudre. Se dire que, bah oui, c’est triste mais c’est comme ça, pensons aux prochaines vacances, ces vacances pour lesquelles on a dû travailler si fort pour pouvoir se les payer, au lieu de se morfondre sur son sort. Qu’il y a pire ailleurs.

Alors que non, ce n’est pas comme ça que cela devrait être. Oui, il y a pire ailleurs et c’est important d’en être conscient, mais pour faire évoluer le monde dans lequel on vit, se résoudre à une situation qui n’est pas normale, ne la fera jamais changer. Et c’est les personnes qui ont la possibilité de le changer qui ont cette responsabilité. Et cela vaut pour mille sujets : l’état du féminisme qui est encore loin d’être compris par nos paires, le racisme qui nous donne l’impression d’être encore coincé dans un siècle qui n’est pas le nôtre, les droits des communautés LGBT qui semblent tout bonnement ne pas exister… et plein d’autres sujets encore qui pourraient être listés au sein de longs paragraphes sans fin.

Pourtant, sur ce point on est sans doute tous à peu près d’accord : le bonheur au sein du travail est bien loin d’être acquis. Cela semble être perçu comme un bonus, un vague objectif à atteindre qu’il est bien d’avoir mais qui n’est pourtant pas indispensable. Parce que l’on est là pour travailler, pas pour s’amuser ! Mais est-ce que l’amusement — le bien-être, le bonheur, comme vous voulez — est-il si étranger au travail ? Est-ce que parce qu’il faut absolument être productif, créer de la richesse, on ne peut donc pas y associer un peu d’épanouissement ? Est-ce que travailler moins n’est-il pas en corrélation avec le fait de travailler mieux ? Je lis d’innombrables articles parlant de la génération Y. La génération Y, c’est la mienne et peut-être la vôtre aussi ? Si vous êtes né entre le milieu des années 70 et celui des années 90, jackpot, c’est bien celle-là ! Pour les médias par contre, celle dont ils parlent ne représente qu’une tranche de celle-ci, les 20-30 ans généralement. Leur génération Y, c’est la génération des gens paresseux. C’est marrant parce que dans mon entourage, personne n’est comme ça. Je suis entourée d’entrepreneurs, et pour être entrepreneur il faut un minimum travailler, sinon les factures elles ne seront jamais payées.
[bctt tweet= »La génération Y c’est une génération qui a envie de bien faire, pour elle comme pour les autres. » username= »LaMouetteBlog »]

De plus en plus de personnes témoignent à propos de leur souhait de quitter leur CDI, ce sacro-saint bout de papier qui vous prédestine — normalement — à un avenir stable et radieux. Plein de personnes laissent donc tomber ce bout de papier… et font leurs cartons pour entreprendre. Tâtonner, trouver leur passion, bidouiller un peu leur vie et finalement, peut-être gagner moins mais vivre mieux. Quant à ces fameux paresseux* au fond, est-ce si grave que cela ? Si le fait de ne rien faire, absolument rien du tout, plaît à quelqu’un, qui sommes-nous pour leur indiquer qu’il a tort ? Est-ce que le monde n’est pas juste en train de changer une nouvelle fois ?

Est-ce que le bonheur au travail n’est pas en train d’être un critère ne pouvant plus être écarté lors d’un choix de bout de carrière ? Est-ce que le bonheur tout court finalement n’est pas le plus important, que l’on travaille ou non ?

Les gens ne sont-ils pas juste en train de se rendre compte que le plein emploi, c’est peut-être un peu du vent plus vraiment d’actualité ? Que c’est un objectif inatteignable parce que… le numérique, la robotisation, l’automatisation des tâches, la suppression d’emplois — qui bien qu’étant triste pour les personnes qui en pâtissent — ne peuvent être évités parce que plein de métiers sont voués à disparaître ? Chacun a son avis là dessus, ça, j’en suis bien consciente. Mais il est impensable de ne pas au moins songer un peu à tout ça. C’est selon moi faire un peu l’autruche que de se dire qu’il y aura toujours du travail pour tout le monde. Qu’il faut d’abord travailler pour être heureux ensuite. Il n’y en a déjà même pas assez pour tout le monde aujourd’hui… alors plus tard ? Peut-être maintenant, et encore, peut-être dans 10 ans aussi, mais après ?

Aujourd’hui le problème selon moi n’est pas forcément de vouloir absolument travailler sans le faire en suivant l’une de nos passions — plein de personnes n’ont pas de passion qui peut être transformée en métier et ce n’est pas grave, loin de là —, mais de vouloir le faire parce que la société nous indique de le faire. Comme un chemin tout tracé, un parcours incontournable qui nous fait valider des check-points dans notre vie. À 23 ans, on termine nos études, à 25 le CDI est signé, à 27 c’est le mariage, puis le bébé, puis un second peut-être, puis… c’est fini, tout est coché, il ne nous reste ensuite plus qu’à attendre pour recommencer le même cycle avec sa progéniture. Que vous suiviez ou non ce parcours, l’essentiel étant de le faire parce que cela vient de vous et non parce que c’est « comme ça » qu’il faut faire et parce que vos proches, votre entourage, la société vous a convaincu que faire autrement c’était mal faire.

Il est souvent assez difficile d’aller au delà de ce chemin. je pense que l’on a tous vécu les mêmes moments où, plus jeunes, la seule question que l’on nous posait était celle-ci : « Quel métier veux-tu faire plus tard ? ». Personne ne viendrait demander à un adolescent de 13 ans « Quel pays voudrais-tu visiter plus tard ? » ou bien « De quoi as-tu envie pour ton avenir ? ». Là déjà, le travail était le seul point clef de notre futur. Pour y répondre, seuls des QCM pouvaient nous guider en nous offrant des options très classiques.

Lorsque j’ai voulu arrêter ma première année d’étude en BTS, je suis naturellement allée consulter un conseiller d’orientation. J’étais un peu perdue : que faire, où aller, comment ? N’étais-je pas inconsciente de quitter mon école ? Rien de ce qui m’a été proposé à la suite de mon entretien ne me convenait : j’aimais lire et écrire, il fallait donc automatiquement que je sois journaliste. J’ai donc poursuivi dans une voie (une Licence puis un Master en Communication) qui m’a apporté beaucoup intellectuellement mais que je n’ai finalement pas choisi de poursuivre professionnellement car une fois encore, ce n’était pas pour moi. Et puis en fin d’études, au fil de mes stages et de mes expériences à côté, je me suis peu à peu rendue compte que finalement, la vie professionnelle « classique » (celle de travailler dans une boîte) n’était pas celle qui me convenait. Mon rythme ne collait pas avec ce que je voyais habituellement et cela m’angoissait beaucoup. Ma timidité parfois maladive me rendait souvent mal à l’aise, je m’ennuyais parfois pendant des jours. J’étais un peu découragée alors que je n’avais même pas encore commencé. Je voyais déjà une vie toute tracée sans cette petite étincelle de joie qui peut nous animer lorsque l’on est heureux de se lever le matin pour faire quelque chose que l’on aime vraiment.

Et finalement, je me suis demandée si travailler à mon compte n’était pas la solution parfaite ? Si ce n’était pas l’une des clefs d’accès à ce fameux bonheur ? J’ai pesé le pour et le contre pendant de longs mois et voyant que c’était peut-être viable, j’ai essayé. J’étais un peu effrayée, oui. Essentiellement parce que j’ai toujours entendu dire qu’il fallait d’abord travailler en agence avant de se lancer en indépendant — et pour de bonnes raisons, se lancer directement en indépendant n’est pas toujours une bonne idée : principalement pour savoir gérer de multiples situations, avoir l’expériences des clients et  avoir une certaine conscience  du monde professionnel —, mais aussi parce que finalement je suis encore jeune. Puisque les journées ne font que 24h, avoir un travail à horaires fixes me coupait totalement la possibilité d’avoir une multitude de projets personnels à côté. Ou alors ces projets là empièteraient irrémédiablement sur le temps dont j’ai besoin pour me reposer. Aujourd’hui même si ce n’est pas tous les jours facile, je suis à mille lieux de regretter mon choix. Je travaille peu à peu sur ma timidité, réussi à être un peu plus à l’aise et de manière générale je suis plus épanouie.

J’ai eu la chance de pouvoir essayer. C’est une chance, j’en suis consciente, mais sans forcément quitter du jour au lendemain votre travail, écoutez-vous. Êtes-vous heureux aujourd’hui ? Serez-vous heureux dans 5 ans si les choses ne changent pas ? Que manque-t-il à votre vie ? De quoi avez-vous besoin ? Je crois bien que c’est ça qui compte vraiment : s’écouter, ne pas s’en remettre à un jugement extérieur si la voie classique ne vous convient pas et finalement trouver votre propre voie d’épanouissement. Je sais que ça fait peur, vraiment. Choisir un chemin plus classique c’est aussi un peu rassurant parfois : si ça ne marche pas, c’est que ce n’est pas tout à fait de notre faute puisque finalement, vous avez choisi le chemin que la société entière nous conseille de choisir. Si vous en avez besoin, ne culpabilisez par de choisir une voie dite classique : il vous reste vos week-ends et vos vacances pour faire autre chose. Rappelez-vous que Rome ne s’est pas faite en un jour !  À l’inverse, choisir de sortir des sentiers battus c’est se confronter à l’échec peut-être, au jugement des autres et à notre propre jugement. Mais c’est aussi modifier son rapport au travail, ne plus tout à fait le subir et choisir sa propre façon d’être heureux. C’est également participer à sa façon à la construction d’une nouvelle société et préparer le terrain pour d’autres personnes plus tard, pour toutes ces personnes qui à un moment donné n’étaient pas forcément prêtes, n’avaient pas la possibilité ou craignait un peu de se lancer mais qui au fil du temps, en voyant que le chemin a changé de direction, oserons peut-être participer à leur tour à ce changement.

Et si le bonheur aujourd’hui c’était donc ça : revoir le concept même du travail et de notre place au sein de la société ? Ne plus suivre ce chemin tout tracé que l’on nous indique pour avoir le droit d’appartenir réellement à l’espace public mais aller à contre-courant pour au bout d’un moment, dans quelques années peut-être, modifier le sens de ce courant ? Si l’on en a la possibilité, et à terme si la société nous offre cette possibilité à travers un revenu universel par exemple, ne pas forcément travailler à temps plein si c’est quelque chose qui finalement ne convient pas à notre rythme. S’accorder des pauses lorsque c’est possible et faire partie d’une initiation à un changement pour avancer vers quelque chose d’un peu différent, de  moins traditionnel peut-être, de nouveau mais de pas forcément mauvais. Faire partie de ces personnes qui ont la chance de choisir pour ouvrir la voie à de nouvelles façons de vivre ? Tout comme c’est à nous, citoyens, de participer à l’évolution du droit des femmes, c’est également à nous de prendre le pas pour proposer un futur un peu différent, quitte à se sentir pendant un temps comme étant trop en décalage par rapport aux traditions. Le changement prend du temps surtout lorsqu’il s’agit de vouloir bousculer une situation et des croyances si fortement ancrées que cela parait tout à fait insensé de vouloir les bouger. Cela prendra certainement des années, mais tout comme les inégalités ne peuvent pas être résolues en une seule fois, c’est en y allant petits bouts par petits bouts que tout finit toujours par évoluer, en tout cas je le crois ?

Mille mercis à mon amoureux et à Marie Guillaumet pour leur relecture et leurs conseils avisés.
Cet article est également disponible à la lecture sur Medium.

*Je suis un fainéant. Ou pas.
Illustration
Atelier Mouette

40 commentaires sur “Travailler pour accéder au bonheur ?

  • Repondre Lea C

    Merci pour cet article !! C’est exactement ce dont j’avais besoin de lire. donc juste un immense merci

  • Repondre Kinoko Kinoko

    Ca me rappelle plein de trucs : mes derniers articles sur le freelance ou ma vidéo sur le CDI, ma presque première année de freelance et puis comment on finit pas mûrir en se rendant compte que l’important c’est soi avant tout le reste. Parce que si on ne va pas bien d’abord, personne ne pourra aller bien pour nous. Dans ce même contexte, il y a aussi la perception des autres sur un couple dont celui travaille et l’autre non (je vais bientôt poster ça sur mon blog, ton article y fait étrangement un fort écho).
    J’espère de tout coeur que tu es plus heureuse aujourd’hui et je suis persuadée que ton niveau de vie (global, pas forcément monétaire) s’en ressent. C’est aussi comme ça qu’on réussit ses projets je pense (indépendant, association ect) : quand on est bien, on n’a plus cette impression de « travailler » et on peut donner le meilleur de nous sans avoir l’impression d’être écrasé.
    Merci pour cet article en tout cas :)

  • Repondre Cécile

    Merci pour cet article et bravo pour tes projets !
    J’ai décidé d’arrêter de travailler il y a peu et les réactions ont été assez terribles : « Mais tu vas faire quoi ? », « Oh mais c’est pas bien de rien faire ! »….
    Mais entre un boulot qui m’a fait subir une dépression et m’épanouir chez moi à chouchouter ceux que j’aime et apprendre pleins de choses le choix était vite fait. Tu as raison de mettre aussi un « mais » au fait de s’arrêter, ma conjoncture me le permettait.
    Une fois la barrière économique franchie, la barrière des autres ne se franchit qu’en s’entourant de personnes qui finalement nous comprennent.
    Bonne continuation moi je retourne « rien faire » (cad lire, tricoter, coudre, cuisiner, m’occuper de mon chien, prévoir des surprises pour mon mari…)

  • Repondre Miette

    Juste : MERCI.

    Tes mots sont justes et… Je me reconnais beaucoup (entièrement même ?) dans ce que tu dis. Je n’en parlais pas beaucoup, mais après l’obtention de mon diplôme… J’ai beaucoup déprimé. Parce que je ne trouvais rien. Parce que, sans travail, je me sentais INUTILE. (Bon, ça et aussi parce qu’on me refusait les services civiques…)
    Et c’est tellement triste quand j’y repense (et j’en avais quand même plus ou moins conscience) de se dire que, sans travail, je me sentais nulle, je ne servais à rien, et j’étais un gros boulet pour la société. Je voulais travailler. TELLEMENT travailler.

    Je crois en plus, qu’en France, c’est très mal vu quand tu te PERMETS d’arrêter de bosser pendant une durée indéterminée (et ce, quelle que soit la raison). Et puis quand tu échoues aussi. Alors que bon… Échouer ça prouve qu’on a quand même ESSAYÉ. Qu’on n’a pas eu peur de TENTER. L’échec c’est une étape vers la réussite, pas un obstacle !

    Et puis, de toute façon, il n’y aura jamais véritablement de plein emploi. C’est impossible. Industrialisation, mondialisation, robotisation, … Le travail va être amené à disparaître.
    Tout comme pour la croissance… Elle ne peut pas être infinie. Il y a forcément une limite.

    Je crois qu’il n’y a pas de solution(s) miracle(s). Le plus important, je crois, c’est : profiter de la vie. Avec ou sans travail.

  • Repondre emotionwizard

    Bonjour Florence! Quel article ! Pour ne pas écrire un commentaire long de 2 pages, je dirais juste que je suis d’accord avec les principaux points que tu abordes, et surtout c’est tellement plaisant de pouvoir lire des questions que je me pose chaque jour dans ton article!
    Merci ! Merci!
    et bravo, cet article fait du bien!

  • Repondre Camomille

    Un article vraiment passionnant et qui fait totalement écho à mes réflexions actuelles, peut être en raison de mon âge (28 ans) . J’ai particulièrement aimé le passage où tu parles des cases à cocher, c’est tout à fait ça, et quand on entre pas dedans on a vite fait d’être jugé. Chacun son modèle de bonheur, ce qui convient à un ne convient souvent pas à un autre!

    Pour ma part j’ai un CDI depuis 2 ans dans mon domaine d’études (tourisme) et si je ne regrette aucun point de ce parcours, depuis quelques mois je tourne en rond, j’ai envie d’autre chose, j’explore des pistes et peu à peu je commence à penser à faire autre chose. Mon boulot est toujours intéressant, j’ai juste l’impression qu’il ne me correspond plus vraiment. Alors je crois de plus en plus que je vais finir par me lancer, je me laisse encore le temps de la réflexion mais j’y tends de plus en plus! J’admire énormément les gens qui ont plusieurs casquettes et j’ai tellement de passions différentes que je n’ai plus envie de me limiter à une seule dans ma vie pro.

    Un grand merci pour cet article, tu n’imagines pas le bien que ça m’a fait de le lire et de voir quelqu’un qui a une vision si proche de la mienne.

  • Repondre Creezzy

    J’ai quitté l’entreprise dans laquelle j’enchaînais les CDD (de renfort ou de remplacement) sans aucun projet derrière. J’aurais pu continuer en CDD pendant encore quasiment un an, mais moralement j’étais anxieuse en permanence, je n’y prenais plus aucun plaisir alors que c’est un métier qu’on est censé exercer par passion (libraire). J’ai dit stop, sans savoir ce que je souhaite faire de ma vie. Parce que j’ai plein d’idées, mais j’ai surtout envie de m’épanouir en faisant ce que j’aime : lire et poster des chroniques de livres sur mon blog. Ça ne rapporte rien, j’ai beaucoup de visites mais très peu de commentaires, mais là je fais un truc qui me plait et qui me correspond. Est-ce que ça fait de moi une flemmarde de préférer rester chez moi à lire et à écrire ?

    Ce qui m’agace c’est qu’il faille désormais une formation ou un diplôme pour tout. On peut pas apprendre sur le tas ? C’est pourtant ce qui se faisait avant. Les jeunes apprenaient de leurs parents ou de leurs « mentors ». Quand j’ai fait mon DUT, j’en ai plus appris durant mes stages et surtout après, quand j’ai commencé mon premier job que dans ma formation à l’école. Et du coup je trouve que c’est très limitant, on peut avoir envie de faire un nouveau boulot, mais faut-il en passer par une formation longue et coûteuse systématiquement ?

    Je trouve ça fou qu’en 50 ans la norme soit devenue celle de travailler. Les générations précédentes acceptaient que leur travail occupe les 3/4 de leur temps et ne soit pas un métier-passion, qu’il fallait trimer. Personnellement je n’ai pas envie de trimer pour faire un taf qui me rend malheureuse, auquel je me rends à reculons, ou dans lequel je m’ennuie, où je suis maltraitée par les responsables et les clients. Faut être honnête, la clientèle est devenue de plus en plus impatiente. Avec l’avènement des sites de shopping en ligne, les gens estiment qu’ils peuvent tout avoir en 2 jours. Mais dans le petit commerce c’est impossible, du coup on perd des clients et on se fait traiter comme de la merde (heureusement pas par tout le monde !), et à côté de ça, il faut être tout le temps ouvert, même hors saison quand aucun client ne passe la porte depuis des heures ! Le commerce est probablement le système qui va en pâtir le plus de cette montée croissante des offres commerciales en ligne.

    Le problème des entreprises aussi c’est qu’elles priorisent le fait de faire du profit (normal tu me diras) sans prendre en considération les besoins, la personnalité des employés. A titre personnel, j’aurais aimé travailler à temps partiel plutôt qu’à temps plein, mais c’est impossible d’annoncer à un patron sans avoir une raison valable (la mienne aurait été d’avoir du temps libre pour m’épanouir dans des activités à côté). Le patron pendant les entretiens va forcément choisir la personne qui accepte de bosser 35h/sem, voire plus, les dimanches et compagnie ! Or on n’a pas tous envie de bosser comme des fous et de passer son temps au boulot. Les envies et les besoins des employés sont totalement anéantis par cette idée qu’il faut toujours en faire plus, toujours montrer qu’on est compétitif, qu’on en veut et qu’on est prêt à tout pour son entreprise.
    Du coup en tant qu’employé on n’ose pas non plus exiger d’avoir du temps pour soi, on n’ose pas dire « je veux faire tels horaires » parce qu’on sait que ce sera refusé, on sait que le patron va piocher dans sa pile de CV pour trouver quelqu’un d’autre qui acceptera tout, par peur de rester au chômage.

    Je crois que si on laissait les gens faire ce qu’ils veulent dans leur vie, sans qu’ils n’aient à se soucier du revenu, on serait tous beaucoup plus épanouis. L’idée du revenu universel me semble être une bonne idée, parce que la plupart des gens ne vont pas rester chez eux à regarder la télé ! quand on n’a pas de boulot, y’a toujours un moment où on a besoin de sortir, d’entrer en contact avec d’autres, de créer, de faire quelque chose de ses dix doigts !
    Je suis sûre que pour beaucoup ce serait un soulagement de pouvoir par exemple donner du temps à une association (ce qu’on ne fait pas forcément quand on travaille déjà 35h/sem), créer un jardin ou un potager, cultiver ses fruits et légumes et éventuellement les vendre, développer ses connaissances sur un ou des sujets différents, de ce fait c’est toute l’économie qui pourrait être revue, on pourrait vivre de manière plus sereine et entrer dans l’ère du slow.
    Ça a l’air complètement utopique dit comme ça, mais je crois vraiment que les gens ont besoin de ne plus complexer par rapport à leur niveau d’études ou leur métier qui rapporte moins que celui du voisin. Ils ont besoin d’être encouragés avec bienveillance dans leurs passions.

  • Repondre Eva

    Je suis d’accord avec l’idée d’avoir un travail qui nous épanouit. Là où nos avis divergent, c’est sur l’idée de choisir d’arrêter de travailler.

    Oui, on peut arrêter de travailler. Mais alors, on ne reçoit rien et on vit d’amour et d’eau fraîche. Il ne faut pas oublier que le chômage est financé en partie par les travailleurs, et personnellement je n’ai pas envie de subir mon travail et me lever tous les matins pour financer ceux qui s’épanouissent à ne rien faire. Avoir un projet, monter une boîte, changer de métier, je dis oui, mais si on ne veut rien faire, on accepte de ne rien recevoir de la société. Parce que les gens qui bossent font tourner la machine, et c’est normal qu’en voulant profiter de ses avantages, on assume aussi le fait d’apporter notre propre contribution.

    J’ai un esprit un peu trop terre-à-terre peut-être, mais après avoir vu ma mère s’esquinter la santé pendant 20 ans à l’usine, je tique un peu en entendant des gens qui ne veulent « rien » faire et qui veulent quand même être dédommagé… Je n’attaque personne et je respecte les choix de chacun, et je suis pour le fait de changer de voie et de tenter sa chance dans autre chose pour être plus heureux, mais si on veut quelque chose de la société, il faut donner en retour :)

    Pour finir, je vous souhaite à tous de trouver ce qui vous épanouira :-)

    • Repondre La Mouette

      Je comprends tout à fait ce point de vue, effectivement en ayant eu un proche qui a eu un métier difficile, ton opinion est tout à fait compréhensible.
      Cependant je crois sincèrement que l’on a été tellement formaté sur le fait qu’il faut absolument travailler pour mériter d’avoir quelque chose en retour que les quelques personnes qui n’en ont pas envie semblent passer pour des paresseux. C’est pour cette raison que je suis totalement pour un revenu universel : l’équilibre est si dur à trouver entre avoir un métier pour réussir à payer ses factures et avoir suffisamment de temps libre pour avoir des passe-temps, pour pouvoir voyager, profiter de sa vie tout simplement et justement ne pas se retrouver dans une situation où l’on passe 20 ans à l’usine, que pouvoir avoir une aide qui nous permette de créer de la richesse autrement serait formidable ! Car aujourd’hui on salue trop souvent les gens qui en font beaucoup, mais à côté, plein de personnes n’ont pas forcément envie de donner ou d’être « utile » (comment définir qui est utile et qui ne l’est pas ?), pas par égoïsme je pense, mais parce qu’elles ne sont pas faites pour ça peut-être. Selon moi le modèle actuel proposé par la société n’est vraiment plus le bon et j’espère vivement que cela finira par changer et qu’on n’aura plus à se tuer la santé pour réussir à vivre.

      • Repondre ElowWw

        Merci Eva d’avoir posé des mots sur mes pensées! Je suis également pour le bonheur au travail, je suis encore en recherche là dessus après une reconversion, et des choses doivent pouvoir être faites sur ce sujet. Malheureusement je ne pense pas que l’on puisse faire l’apogée de l’arrêt du travail car comme le dit Eva, on ne peut pas gagner des avantages de la société sans donner en retour: c’est le principe de la démocratie, on donne tous un peu pour tout le monde. Si tout le monde s’arrête de travailler (car une grande majorité en a envie) , comment financer leur revenu solidaire? De plus dans un monde basé sur le capitalisme comment dire aux entreprises: « basez vos activités en France, mais mollo mollo hein » alors que des milliards d’autres êtres humains ne demandent qu’à les accueillir? Je pense que ta réflexion est, sans aucune attaque, celle d’une francaise, qui a une famille présente pour l’épauler en cas de pépin, ce qui est mon cas également. Mais pour travailler avec des usines au Bangladesh au quotidien je peux t’assurer que notre situation est plus que confortable mais nous sommes des enfants pourris gâtés qui en voulons toujours plus…on voudrait le beurre et l’argent du beurre… on ne peut pas vouloir en même temps de la 4g, des iphones, des voitures, etc sans le courage et le travail de personnes qui les ont inventé, mis en place et en assurent un suivi ou la production… et cela engendre des jobs pas toujours drôles mais qu’il faut faire… ou sinon on vit en autharcie en ayant chacun son potager mais sans ces choses modernes que l’on adore tant! je dirais donc que ne pas travailler c’est une forme d’egoisme dans une société où l’on se doit d’être solidaires… à la limite une solution plus réaliste et plus juste serait que tout le monde (sauf bien sûr cas de handicaps, etc ne le permettant pas) travaille mais moins ce qui au global créerait la même masse de travail… non?

        • Repondre La Mouette

          Je comprends ton ressenti… mais je ne le partage malheureusement pas tout à fait. Selon moi, se dire constamment qu’il y a pire ailleurs et que l’on n’a pas le droit de se plaindre ne fera jamais changer les choses. C’est se satisfaire d’une situation qui est, certes, très correcte comparée à plein d’autres pays du monde, mais qui est tout de même pleine d’imperfections et basée sur des inégalités tellement énormes que c’est aberrant de clamer encore fièrement que l’on est le pays des Droits de l’Homme. Oui, c’est encore vrai mais quand même pas tout à fait, surtout en ce moment.
          Par contre là où je te rejoins, et c’est je pense ce qui pourrait fonctionner comme une sorte de période transition, ce serait abaisser le temps de travail pour tous et permettre du coup d’offrir plus d’emplois (en attendant que ces emplois là disparaissent, malheureusement cela finira forcément par arriver), peut être une bonne solution. Mais je doute que cela plaise aux entreprises : plus de contrats, plus d’employés…

  • Repondre BugMuldoon

    Merci beaucoup pour cet article ! Ne sachant pas vraiment quoi faire de ma vie et n’osant pas m’imposer dans ce tas de rouages infernal qu’est le monde du travail, j’ai « raté » 3 années de licence pour trouver ma voie. Aujourd’hui j’ai toujours peur de devoir suivre la voie qui me correspond par peur d’être écrasé par ma future entreprise, les charges, … etc. J’aimerais entreprendre dans mon coin même si je me doute de la difficulté de la tâche, mais lire cet article me conforte dans l’idée d’oser les choses même si c’est aussi se confronter à des avis négatifs. Encore merci pour cet article ^^

  • Repondre Najat

    Chouette article, je me reconnais complètement dans ta vision de la société actuelle : rester jusqu’à 18 / 19h au bureau (et souvent dans un poste qui nous déprime) au détriment de la vie de famille et des loisirs c’est insensé…
    Ce modèle de vie doit changer et en parler c’est briser le tabou. Merci d’avoir pris le temps de partager ton point de vu avec nous, ça fait du bien

  • Repondre Eli

    Merci pour cet article ô combien agréable à lire. Étant moi-même à 25 ans dans une position bâtarde depuis plusieurs années je pourrais parler de ces sujets pendant des jours, c’est toujours bon de lire quelqu’un d’autre mettre ses mots dessus.

    Un revenu universel bien construit serait une très bonne solution, quand la façon d’être ou le mode de vie ne sont pas compatibles avec le travail tel qu’il est proposé dans notre société c’est très dur de trouver de quoi vivre heureux en étant indépendant financièrement, le « climat » fait qu’on se sent vite étranger à tout et ça n’aide pas à s’impliquer. Peut-être que si assez de gens se bricolent leur bonheur on finira par devenir ce changement qu’on attend.

    Encore merci pour l’article plein de bonnes ondes, au plaisir de te lire à nouveau :)

  • Repondre Prune

    Merci pour cet article intéressant !
    Personnellement, j’ai enchainé les cdd depuis la fin de mes études. Par chance, ils se sont succédés. Jusqu’à il y a 6 mois… Je me suis rendue compte qu’effectivement le travail définissait quasiment entièrement un individu, ne serait-ce qu’avec la grande question « qu’est-ce que tu fais dans la vie ? ».
    Je me suis rendue compte qu’il ME définissait énormément aussi- et par chance j’adore mon domaine d’activité.
    Mais aujourd’hui la précarité me fatigue, je cherche de la stabilité, morale et financière, cela me paraît indispensable à notre époque, pour pouvoir construire sereinement…
    Et autant 6 mois avec des dates bien définies peuvent passer vite, mais quand est une durée illimitée on le prend totalement différemment… J’ai du mal à structurer mes journées :-s…

  • Repondre maya

    Que cela me fait plaisir de lire sur ce blog le questionnement d’un tel sujet! Je crois qu’il est très important sinon essentiel d’oser ces mots, de leur donner justification et existence, sans en avoir peur. D’ouvrir une porte au dialogue ( et aux esprits…). Je ne peux qu’entièrement approuver ton point de vue (je m’identifie beaucoup à tes mots), et je les prolongerais d’autres réflexions qui, il me semble, les complètent. D’ailleurs, j’ai récemment écris un post sur le vote et son actualité : https://www.la-contemplatrice.com/single-post/2017/03/03/Voter Je crois que nos blog sont un bel espace pour partager ces idées et points de vue (vitaux). Encore merci. Maya

  • Repondre Serena

    Coucou,
    Merci pour cet article hyper intéressant !
    C’est vrai que quand tu rencontres quelqu’un, on te demande toujours ce que tu fais, dans quelle branche tu travailles, etc. Les gens ne peuvent pas concevoir que tu puisses t’épanouir en faisant quelque chose de pas rémunéré et je trouve ça triste ! Je pense de plus en plus à faire du bénévolat au lieu de ce travail pas épanouissant. J’ai de la chance, je peux me le permettre, on s’en sortirait avec le salaire de Chéri. Mais j’ai peur du regard des autres, les gens ne comprennent pas ce besoin d’aider les autres sans salaire qui tombe à la fois du mois… Peut-être ne franchirais-je jamais le pas, mais ça cogite pas mal en tout cas :)
    Gros bisous à toi !

  • Repondre Le Bloc-Notes de Carmen

    Je l’avais déjà dit sur Instagram mais une deuxième fois ne fais pas de mal : ton illustration est superbe et ton article l’est tout autant. Je m’y suis retrouvée à 100% ( la checklist de la vie à valider, la définition du soi au travers le travail, le jugement des autres lorsque l’on ne bosse pas, la recherche d’emploi/de vocation acharnée, les refus ou les non-réponses restées en suspens, l’inquiétude, ‘on ne fait pas ce qu’on veut dans la vie », certes.. ).

    Et puis finalement, c’est quoi ce bordel qu’il y a autour du travail ? De cette pression souvent inconsciente mais bien présente. J’aimerais tellement travailler dans un milieu qui me plait et qui définit une partie de moi. Mais la vérité est que je mets une pression monstre sur l’épanouissement professionnel et que je suis tellement curieuse/étourdie que me caser dans un métier/domaine me frustre. L’âge est aussi là, 27 piges et on est déjà trop vieille pour les employeurs ( Ben ouai, payer le smic pour un contrat pro, ça fait chier. Et puis y a le cv qui détonne et qui ne colle pas à ce que pour quoi tu postule ). Bref, les boules, les plans A, B, C et D, les proches qui se pressent pour savoir si tu as des réponses, qui douteraient même de tes recherches.

    Maintenant j’essaie de prendre du recul. J’ai ce besoin de travailler, de côtoyer du monde, d’aider, d’agir pour les autres, de me sortir un peu de mon train-train. Pour moi, le travail contribue aussi au bonheur. Il faut juste trouver son équilibre. Mais le 35h me fait peur. Le CDI aussi. Je n’ai connu que les CDD et les temps partiels. J’aime avoir du temps pour moi et l’idée que d’autres portes m’attendent. J’ai un peu trop parlé de moi mais en somme je te rejoins sur ce point : il faut redéfinir la notion de travail.

  • Repondre Marion

    Juste MERCI pour cet article.
    Tu mets exactement les bons mots sur ce que je ressens depuis presque un an maintenant.
    D’ailleurs je te conseille un super livre qui va dans ce sens : « La Décroissance : vivre la simplicité volontaire : Histoire et témoignages ». C’est plein de témoignages de personnes qui ont fait le choix, seuls ou en famille, de ne plus travailler ou de travailler au minimum pour retrouver le temps de faire ce qu’ils aiment vraiment. C’est extrêmement inspirant.
    Pour les commentaires qui se révoltent de financer le chômage de ceux qui ne veulent pas travailler, ça serait cool de ne pas tomber dans les gros clichés ! Le chômage est un droit, et il ne tombe pas du ciel : il est proportionnel à notre historique professionnel. Déjà il faut quand même avoir travaillé au minimum pour espérer toucher le moindre pécule, et la durée des versements de l’allocation dépend du nombre de jours travaillés en tout dans notre vie. Donc il n’y a aucune injustice là dedans. Ça n’a rien à voir avec un revenu à vie.
    Donc j’avoue que j’ai un peu du mal à comprendre les avis du style  » tu ne donnes rien à la société tu ne me mérites rien ». Ben si justement ton chômage c’est le juste retour de ce que tu as donné à la société pendant un temps donné. Ce qui serait injuste ,ce serait de ne rien toucher si l’on devient inactif après une période de travail!

    Pour ma part je me cherche niveau professionnel, parce que je réalise petit à petit tout ce que je donne à l’entreprise en travaillant, et j’arrive de moins en moins à concevoir de me donner à une boite qui n’incarne pas mes valeurs. Finalement, acheter c’est voter, mais travailler c’est voter aussi, on sacrifie notre temps libre et plein d’autres choses pour servir une cause, alors autant qu’elle nous plaise et qu’elle nous représente.

  • Repondre Barbara

    Comme je me reconnais dans cette article ! Je traverse une periode de ma vie compliquée, tout comme toi je suis graphiste et j’ai décroché après alternance puis CDD enfin le fameux CDI qui fait super bien sur le CV, mais voilà je fais le bilan et la boîte dans laquelle je bosse m’a littéralement bouffé : problème de santé, insomnie, perte de poids etc… et je me dis mais comment est-il possible de se mettre dans état pareil pour un job ?
    On parle d’un travail, ce n’est pas sensé empetier à ce point dans une vie et encore moins sur la santé.
    J’ai trop poussé le curseur en me disant que j’étais capable d’encaisser et aussi parce que la pression des parents et des autres fait que  » tu peux pas te retrouver sans rien, continues encore un peu « , et moi même je me mets cette pression car j’ai déjà été sans rien et l’accompagnement dans ce genre de situation est absent…
    Biensure toutes les boîtes ne sont pas malsaine bien que le management laisse franchement à désirer, aujourd’hui je ne sais pas comment trouver l’énergie nécessaire pour m’investir humainement et moralement dans un nouveau job et pourtant j’adore mon métier.
    Bref je me retrouve plus vraiment dans le milieu du travail dans lequel on évolue.
    Alors oui je suis pour le revenue universelle et le temps de travail mieux réparti : pour être épanouie, pour trouver son équilibre, pour passer plus de temps avec les gens qu’on aime plus que les collègues qu’on ne peut plus voir…
    Cette investissement éviterait bien d’autres « frais » à la société, moins de maladies, moins d’arrêt de travail, de burn-out, de séance chez le psychiatre, de traitement et j’en passe, la sécu en serait bien contente.
    J’aimerais tellement que comme toi les gens aient la sagesse d’avoir cette réflexion, la société s’en porterait certainement mieux.

    • Repondre La Mouette

      Je crois qu’il y a un manque énorme de compréhension quant au revenu universel : beaucoup de personnes disent « mais où trouverait-on l’argent ? » mais comme tu le dis, être plus reposé, plus détendu et moins stressé en courage une meilleure santé, donc diminue les frais médicaux et automatiquement l’argent qui passe là dedans peut être réinjecté ailleurs ! Et puis il n’y a pas que ça, quand on voit toutes les pertes engendrées par la fraude fiscale des plus fortunés… je suis écœurée de voir tout ça. Je trouve ça tellement triste finalement que l’on passe sa vie à travailler juste pour pouvoir… vivre. C’est aberrant et ce n’est pas parce que c’est comme ça que ça fonctionne qu’on doit automatiquement s’en satisfaire… Je te souhaite en tout cas bon courage et espère que tu finiras par trouver comme aller mieux pour être plus épanouie dans ta vie personnelle.

      • Repondre Barbara

        Merci pour ta réponse, ça me fait plaisir d’avoir échangé avec toi :) (c’est rare que je commente un article) ! Oui une mauvaise compréhension il faudrait une démonstration des faits à pas mal de gens car souvent ce que tu soulignes ressort énormément quand le sujet est abordé, dommage que les gens se braquent autant. Ha la fraude n’en parlons pas et certains salaire qui sont juste aberrants… Bonne continuation et plein de réussite pour ton blog.

  • Repondre Pakalouloulou

    C’est drôle de tomber sur ton article à ce moment de ma vie. J’ai suivie le schéma de vie presque typique presque imposé par la société à la seule difference que j’ai pris toutes mes décisions moi même et pris un chemin un peu différents.
    Ok, diplômée à 23 ans mais dans le libérale, donc pas de CDI à 25 ans mais on quitte tout (même mon job) pour l’expatriation. Mariage dans la foulée, puis 2 enfants mais toujours pas de travail faute d’équivalence de diplôme et ceci depuis quatre ans et demi…
    Sauf depuis plus d’un mois maintenant. Je me suis donné une année pour rebondir, me ré-orienter et débuter un projet professionnel; je ré-apprends à travailler mais avec des enfants donc le moral vacille en permanence et je suis actuellement dans une période un peu creuse.
    Ton article m’a rappelé qu’il fallait de la patience et de l’endurance, comme tu le dis Rome ne s’est pas faite en une journée. Je suis maintenant remplie d’espoir et de persévérance! Merci!

  • Repondre Florie

    Très bel article sur un sujet de société très actuel en effet! Merci pour la belle lecture :)
    La question de la place du travail dans nos vies est primordiale et c’est vrai que nous sommes très nombreux à suivre les rails du salariat avec CDI (et promesse de bonheur) à la clé, sans vraiment se poser pour se demander ce qu’on veut, nous-mêmes pour notre vie. En fait, on suit un chemin créé par d’autres au lieu de suivre le nôtre. Certains se retrouveront parfaitement dans le salariat, mais en France, nous sommes 90% de salariés, est-ce vraiment notre choix à tous?

    Et la question du bonheur est primordiale là-dedans à mon sens : doit-on exiger de notre travail (et par extension de notre entreprise) de nous rendre heureux? En même temps, peut-on être heureux sans le facteur travail, qui permet de se sentir utile à la société, d’apporter une valeur et ainsi de nourrir le sens? Pour moi, l’essentiel est de trouver un équilibre. Et peut-être qu’aujourd’hui, le problème est justement que le travail pèse tant dans nos vies que l’on en oublie nos projets, nos rêves, nos proches, et cet équilibre est brisé en quelque sorte.
    En tout cas c’est vraiment un sujet actuel : l’article que j’ai écrit sur mon expérience de quitter mon CDI a été très vu et très commenté, et nous sommes en effet de plus en plus nombreux à vouloir remuer les choses et proposer des réflexions alternatives sur le sujet…

  • Repondre joséphine

    Bonjour, Je n’ai pas pu tout lire car je suis au travail (petite pause).

    Selon macron le travail apporte dignité, permet d’avoir
    une place, et d’être reconnu dans la société. Il raconte vraiment des conneries
    macron ! J’ai un bac +8 et je suis caissière (pas de boulot dans mon secteur)
    et j’ai envie de me flinguer en allant au boulot, alors quand il parle de la
    dignité qu’apporte le travail, vous croyez que me sens digne quand je me fais
    insulter par des beaufs toute la journée ??? Non, « cette
    place » dans la vie comme dit ce christ qui marche sur l’eau, je m’en passerais
    volontiers de cette place qui me fait perdre toute ma dignité jour après jour
    et non je ne me sens pas du tout reconnue par le travail. Il parle pour lui le
    gourou égocentrique car il est passionné par son travail mais il y a plein
    de gens comme moi qui vont au boulot en ayant l’impression d’avoir perdu leur
    dignité au contraire, qui sont en souffrance, qui n’ont pas l’impression
    d’avoir une place dans la société. Moi je serais heureuse si je ne travaillais
    pas, je me sentirais bien plus digne, ou si je faisais un
    travail qui me passionnait comme ce nanti de macron !! J’ai plein de passions,
    donc mes journées seraient bien remplies si je ne travaillais pas, je
    retrouverais enfin ma dignité, une place « riche » dans la société, une
    place tout court d’ailleurs, je pourrais me cultiver encore plus et m’épanouir
    enfin. On sent que ce type est à côté de la plaque, que la réalité du travail
    de plein de français, il ne la connait pas mais les français sont des moutons,
    ce « la redoute » comme je le surnomme (et oui à part le paraître, c’est le grand vide ce type selon moi avec ses phrases qui ne veulent rien dire) nous fait un remake de sarko et les moutons trouvent qu’il incarne la
    nouveauté, vas comprendre ma pauvre lucette ? Vous allez sûrement censurer mon message car il est politique mais c’est impossible d’aborder ce sujet sans parler politique, j’en ai marre d’entendre les moutons dirent que ce type incarne la nouveauté, pour moi il incarne un réac passéiste. J’entends partout dire que hamon est un idéologue, sur le travail, il est au plus prêt de la réalité, il est peut-être idéologue sur d’autres sujets, mais sur le travail il est réaliste. Je regarde les annonces pour trouver un autre emploi et je vois bien que les rares annonces que je vois sont de petits temps partiels au smic et loin de chez moi, je fais comment pour vivre avec ça ? Pour moi, sur le travail, hamon a un discours hyper réaliste ce qui ne veut pas dire que je ne veux pas travailler, si un jour il existe un revenu universel, je travaillerai à temps plein, j’en suis sûre, mais je ferais un métier plus passionnant que caissière.

  • Repondre joséphine

    Rebonjour,
    D’ailleurs, le terme assistanat me fait hérisser le poil quand on reproche à hamon de favoriser l’assistanat, j’ai une personne au rsa dans mes connaissances (bac+5), elle touche 470€ de rsa socle (et pas 500€, comme les politiques et les médias le disent) et bien elle crève littéralement, je dois lui donner des vêtements. Moi je vois bien qu’elle crève la bouche ouverte, alors le mot assistanat est un mot utilisé par des fumiers, c’est vraiment « salaud de pauvres », pour moi c’est un terme de moutons, sarko a dit assistanat et les moutons écervelés répètent assistanat sans savoir de quoi il s’agit. C’est marrant, car tout le monde a le droit à la dignité sauf les demandeurs d’emploi. Si vous insultez une personne de couleur, vous êtes poursuivie par des associations, par contre, le demandeur d’emploi, lui n’a pas le droit à la dignité, il souffre déjà, et en plus, il se fait insulter même par les politiques sans que les associations le défendent. Il faut dire que les médias aiment faire croire que le chômeur est heureux, dès qu’on voit un envoyé spécial sur le chômage, les médias cherchent et trouvent un type heureux qui fraude pour faire croire que tous les demandeurs d’emploi sont tous très heureux et riches alors les moutons écervelés généralisent. Enfin, ce qui me rassure, c’est que la roue tourne, j’ai connu un fumier qui disaient que les chômeurs étaient des assistés, des fainéants, il a été licencié, il est aujourd’hui au chômage et certains jour de l’année il est père noël et trouve qu’on n’en fait pas assez pour les demandeurs d’emploi. Voilà pour tous les gens idiots qui parlent bêtement et qui utilisent le terme assisté, j’espère que la roue tournera pour vous, ça vous rendra sûrement moins con. Moi je vois bien qu’ils suppriment les postes de caissières dans mon hyper, on est de plus en plus remplacées par des machines. Sur ce, bonne journée !

  • Repondre Léna

    J’ai pris beaucoup de plaisir à lire cet article dans lequel je me reconnaîs à 100%. Merci. Juste, merci ! :)

  • Repondre Audrey Mills

    Bravo! bravo ! bravo
    j’adore les articles engagés comme celui-ci qui permettent de faire réfléchir! rien n’est fixe et y en a marre que l’on veuille nous mettre tout le temps dans une case bien définie ! Bravo !

  • Repondre Anna

    Je crois que ton article est pile dans l’air du temps et ce n’est pas tout à fait une coïncidence si tant de personne se reconnaisse dans celui-ci. Comme tu le dis on change de paradigme et les règles érigées il y a plusieurs décennies ont du mal à tenir. Nous sommes la génération de transition si l’on puit dire et c’est difficile de s’y retrouver car on doit être les pionniers d’une certaine façon. Je ne crois pas non plus à ce mythe du travail. Concrètement si on analyse ne serait-ce qu’un peu bien des professions (y compris un grand nombre de cadre supérieurs), il y a beaucoup d’heures passées à ne pas faire grand chose ou à organiser des réunions où on débat pendant 2 heures de la position de la poubelle du bureau ou la couleur des stylos à utiliser (vérédict dans les deux cas dans le milieu de l’enseignement supérieur et en entreprise privée). Il y a de plus en plus de gérants/de managers de managers (des vampires dans bien des sens) dont les métiers sont de contrôler les gens qui se suent à la tâche alors qu’eux ne font rien d’utile en soi. Le travail avec un grand T, celui avec une réelle nécessité et contribution ou tout simplement celui qui apporte de la dignité à celui qui l’exerce devient de plus en plus rare (adieu les trente glorieuses ou le bac n’était pas nécessaire mais les gens parvenaient à se créer une existence confortable avec des métiers très paisible à exercer).

    Un modèle à essayer de copier serait le Danemark, pays souvent cité dans le palmarès des nations les plus “heureuses”. Je vais sûrement amplement exaggérée mais la formule est plus au moins celle-ci: des vacances généreuses, des gens productifs pendant leurs courtes journées (en général de 8 heures à 15 heures, y compris les patrons-donc pas de cette hypocrisie à qui se donne une fausse contenance pour faire la compétition de celui qui restera le plus tard). La trés grande majorité de la population est investie dans de nombreuses associations et clubs ce qui renforce cette cohésion sociale et esprit de groupe trop souvent perdue dans nos sociétés et dans une certaine mesure un principe égalitaire ou un technicien de surface gagnera un salaire décent environ 3 fois moins qu’un médecin ou autre (donc moins de médisance et de jalousie).

    Moi-même je me cherche beaucoup, j’ai trop souvent écouté et suivi la voie “royale” et cela m’a permis d’acquérir un train de vie confortable, la maison, le mari, les deux enfants, le métier stable à 25 ans mais le prix à payer fut ma sanité mentale: crise de nerfs sur crise de nerfs, pleurs, tentatives de suicide et j’en passe. J’ai faillit arrêté mes études car j’étais sous forts tranquilisants et anti-dépresseurs. J’ai surmonté cela mais mon état intérieur est toujours en lambeaux (et oui quand on dit qu’il ne faut pas juger sur les apparences !). Enfin un petit pas s’est réalisé: je vais démissioner de mon travail. Au début personne ne me soutenait mais même mes proches en voyant mon état s’y sont résignés et je sens qu’un nouveau départ peut survenir. Je t’envies beaucoup: tu exerces le métier que j’ai toujours voulu faire mais jamais osé: comment réussir sans relation ? Et si cela ne marche pas comment survenir à mes besoins ? Oh et puis je ne dessine plus trop maintenant… Il y a tellement de compétition… Je suis nulle les autres sont tous largement meilleurs… Donc un grand travail intérieur s’impose et on verra… C’est fou comme ton article ouvre les coeurs !

  • Repondre Natacha

    Ton article est juste et indispensable, j’ai vu que tu avais mis du temps à le sortir mais il est joliment mené ! Merci Florence pour tes mots et cette justesse ♥

    J’avais écrit un article sur feu-mon-blog (Nat Arocas) qui s’intitulait « Le jour où j’ai osé ». J’y évoquais le fait que j’ai saisit une opportunité, celle de ne pas travailler, pour faire ce dont j’avais envie au plus profond de moi : écrire & faire un bébé. C’était assumé, pleinement. Je ne regrette pas ce choix et malgré que l’an passé j’ai retravaillé 6 mois je suis de nouveau mère au foyer et ça me convient bien. J’ai même osé annuler un entretien pour un poste que j’étais sûre d’avoir mais que j’étais surtout sûre de ne pas pouvoir assumer au fil du temps, que ce soit sur le plan financier ou le plan moral. Je ne m’y sentais pas bien et je préfère vivre avec un « Peut être que je ne retrouverais pas facilement du travail mais on verra » qu’un « J’ai un travail qui me rend malade. »

    Aujourd’hui j’ai le plaisir de passer beaucoup de temps avec mon fils et ça me rend heureuse, ça ne conviendrait évidemment pas à tout le monde mais moi en tous cas j’aime ça. J’ai aussi eu la chance de pouvoir enfin mener à terme mon projet de roman que je trainais depuis une éternité. Je pourrais mener les deux de front avec un emploi en plus mais ce sont des choses qui nécessitent tellement d’énergie qu’il y en a forcément une dans le tas qui en pâti, sachant que côté travail je ne m’épanouis nulle part.

    C’est bien là le problème. Travailler et ne pas être épanoui, moi je ne conçois pas la vie comme ça. Pour grapiller ce qu’on peut de notre temps libre, vivre dans la précipitation constante car on a pas le temps entre les projets, le boulot, la famille… Durant mes 6 mois travaillés en 2016 j’étais tellement mal, constamment épuisée, j’avais du mal à me concentrer sur mon roman, je ne voyais quasiment pas mon fils. Tout ça pour un travail qui ne me plaisait pas. Quel est l’intérêt ? Pour attendre le prochain RTT ? Wahou, super !

    Le problème comme tu le dis c’est qu’aujourd’hui c’est tellement mal vu. Beaucoup de gens se sont inquiétés de ma non-situation, s’inquiètent encore. Peu après la naissance d’Hélio on m’a mis la pression sur une « reprise » de boulot. Et j’ai même une personne qui a même été prise d’un sentiment de haine à mon égard suite à la publication de mon article car elle croyait dur comme au fer au schéma « classique » que tu évoques sans toutefois en être vraiment satisfaite. On m’a considérée comme incapable car sans emploi, alors qu’on a pourtant acheté un appart, eu un bébé, s’est pacsé avec mon chéri. De mon côté j’ai enfin avancé mon roman, je suis active et mieux : je sais que si je le veux je pourrais retravailler même si ce sera pas forcément pour faire quelque chose qui me plait. Et surtout on ne manque de rien et on est heureux, malgré mon chômage longue durée :)

    Pourtant avant j’ai galéré dans mes études car j’étais fixée sur l’idée qu’il fallait des diplômes et un travail, je voulais rendre mes parents fiers et être quelqu’un, faire quelque chose de ma vie. Sauf que je ne le voyais pas dans le bon sens…

    Je trouve qu’on ne devrait même pas avoir à juger courageux de tout quitter pour entreprendre (un projet, professionnellement ou autre). Ca devrait juste être un choix, un choix tout court. Car rendrait tout plus simple pour tout le monde et entre les gens ♥

    Comme toi je suis naïve et je veux croire qu’un jour ce sera possible !

  • Repondre Audrey Mills

    Ralalalala vaste sujet qui est, je pense, pour ma part, un des maux principaux de notre société actuelle et surtout génération ! Je lisais la dernière fois dans Le Monde que la génération Y était la plus touchée pour les burnt-out.
    Pas étonnant que derrière cela le bien-être et la quête du bonheur soient des sujets de plus en plus récurrents. C’est la réponse au désenchantement !

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  • Repondre Marina

    Ton article est vraiment intéressant ! Je pense que le bonheur est la plus grande quête de chaque individu, car nous voulons tous être heureux. Je partage ton avis sur le fait que le bonheur et le travail sont intimement liés.

  • Repondre Delphine

    Super article !
    Je me reconnais totalement.. je me sentais même coupable de me plaindre alors qu’il y a tellement pire ! ton article est vraiment bien écrit et structuré et fait du bien, comme le reste de ton blog j’adore.

  • Repondre Crossine0

    Pensez-vous vraiment que le revenu universel vous permettra de vous épanouir, de voyager, de faire du sport et d’aller au cinéma? Il vous assurera seulement un revenu de survie.
    Au train où vont les faillites des départements qui n’arrivent plus à verser le RSA, l’endettement public qui fait que même l’Etat paie ses fonctionnaires avec retard, je ne miserais pas trop sur ce revenu miracle…
    Ceci dit, je suis entièrement d’accord pour choisir de ne pas travailler et je pense que les femmes au foyer (ou les hommes) assurent une bien meilleure éducation aux enfants et une plus grande stabilité aux couples. C’est une grande chance pour les enfants, quand on sait le traumatisme qu’ils subissent lors d’un divorce ou d’une séparation.

    • Repondre La Mouette

      Le revenu universel ne vient pas en remplacement d’un salaire/d’un revenu classique mais bien en complément, évidemment qu’il ne serait pas suffisamment pour pouvoir en vivre mais ce n’est pas là sa vocation première, il est seulement vu et proposé (enfin plus maintenant du coup vu qu’il semble être trop novateur pour les politiques actuels… ) pour donner une base d’égalité et pour casser cette image du « sans travail on n’est rien ».

  • Repondre Djahann

    J’avais mis cet article dans mes favoris puis oublié de le lire ! Mais tu as écri ce que je pense, à la virgule près ! Aaaah ça fait du bien de lire ça !
    Moi aussi ça me dépasse que les gens n’ont de valeur que s’ils travaillent et que leur valeur soit proportionnelle à la qualification de leur métier…C’est tellement absurde !
    Il y a presque 20 ans, mon meilleur ami de l’époque, alors que nous discutions du fait que je n’avais pas fait d’études (pour des raisons précises que je venais de lui expliquer) m’a dit « ouais ok, tu as un job, une voiture, mais tu n’es rien »…. autant te dire que pour moi non plus il n’était d’un coup plus rien ! Nous n’avions donc vraiment pas les mêmes valeurs ! Comment peut-on dire à une personne qu’elle n’est rien ?!
    Et encore maintenant, je sais que certaines personnes me voient d’un mauvais oeil parce que j’ai choisi (enfin pas vraiment choisi, c’est que je ne PEUX pas faire autrement, psychiquement et physiquement) de ne pas avoir d’emploi stable (mais je ne vis aux crochets de personne, je n’ai pas d’aides ni rien, donc je ne prends rien à personne, alors où est le problème ?! Je vis très modestement, je ne pars jamais en vacances…c’est le prix à payer, mais c’est MON choix !). Et alors en plus de tout ça, je ne me suis pas mariée, je n’ai pas d’enfant, je cumule toutes les tares ! lol Les injonctions de la société me dépassent !

  • Repondre Sandrine Faume

    C’est tellement aléatoire ! En effet le travail peut être une véritable source d’épanouissement personnel comme un fléau quotidien…après c’est aux responsables (managers et direction) de garantir de bonnes conditions de travail pour motiver les salariés.

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